Évoqué par le passé dans un portrait [1] l’araucaria est un arbre qui m’épate depuis que je suis tout petit, et pourtant jusqu’à présent aucun « désespoir du singe » ne s’était montré sur le blog, mais c’était sans compter sur l’œil aiguisé de Sébastien !
« Il y a un arbre qui m’a toujours intrigué par sa forme et son allure étrange : l’araucaria. C’est pourquoi, à chaque fois que j’en croise, je ne peux me retenir de les observer. »

« C’est à Canteleu que j’ai pu voir l’un des plus gros. Du coup, il y a quelques jours, j’ai pris contact avec le propriétaire du parc où il se trouve. Génial, il me laisse rentrer pour prendre des photos et me donne des renseignements passionnant sur les arbres remarquables et plus particulièrement sur ce Désespoir des Singes qui à fière allure devant son manoir. (J’espère qu’il deviendra reporter à son tour !) »
« Cet exotique n’atteint pas encore chez nous la taille des géants des Andes et de Patagonie. Les plus vieux de France doivent avoir environ 200 ans. L’âge de ce spécimen correspond probablement à la première vague d’introduction car une photo du début du siècle montre le tronc déjà assez gros. En vieillissant l’arbre a pris petit à petit l’allure d’un parasol. »
–
« Il y a 12 ans, l’arbre se tenait bien droit, alors qu’aujourd’hui il penche de plus en plus. De profondes fissures sont apparues sur l’écorce à la base du tronc. On peut se demander si en retirant une grosse branche morte, le phénomène ne s’est pas accéléré. En tous cas, l’arbre ne sera pas abattu car le propriétaire souhaite le garder le plus longtemps possible. »
–
« Au niveau du sol, sa circonférence est de 4,90 m, ce qui est tout à fait respectable, alors qu’à 1,30 m il mesure 2,67 m. Les graines vides sur le sol permettent de déterminer que c’est un arbre femelle. Bien souvent les araucarias étaient plantés par deux, mais ici le second n’a pas survécu, il ne reste que la souche en terre. »
« L’araucaria se trouve dans un parc privé non accessible au public. L’araucaria est néanmoins visible depuis la rue Raymond Botté. Non loin de là il y a un vieux tilleul, un beau cèdre bleu de l’Atlas et de grands hêtres dominent le fond du parc. »
Merci pour la découverte de ce beau spécimen Sébastien, j’espère que cela ouvrira bientôt une catégorie en araucaria, ce sont de très beaux conifères ayant une grande longévité dans leurs contrées d’origine et atteignant des dimensions plus qu’honorables.
Afin de donner quelques précisions sur l’espèce, ainsi que quelques pistes pour retrouver les plus vieux spécimens, je citerai des extraits de l’ouvrage de F. Lesourd & E. Le Graverend [2]:
Tribu des Araucariées : genre Araucaria
En France, trois espèces sont représentées par des exemplaires de forte taille : l’Araucaria imbricata Pav. que l’on observe aussi bien en Normandie, Bretagne que dans le Sud-Est ; Araucaria bidwillii Hook. et Araucaria excelsa R. Br. ; ces deux dernières ne résistant en pleine terre que dans les régions les plus chaudes.
• Araucaria imbricata Pav. Syn. Araucaria araucana K. Koch.
L’Araucaria imbricata, le plus rustique des trois, est originaire du Chili, en particulier des montagnes du Sud ; on l’observe également dans les montagnes du Brésil et du Nord de l’Argentine, au Nord de la Patagonie et à la Terre de Feu. Il fut introduit en France en 1795.
Lire la suite →