Julien ne nous avait pas donné de nouvelles depuis quelques temps en raison de son cursus universitaire, mais là il revient avec un chêne pubescent d’exception, pas si gros que ça au regard d’autres chênes dévoilés sur d’autres terroirs, mais par ici c’est un véritable colosse.
« Je l’avais découvert grâce à un article de La Dépêche qui en faisait référence [1], je l’ai trouvé assez facilement car nous avons demandé au propriétaire de cet arbre, Mr. Toulze si nous pouvions le visiter, et il nous a conduit fort gentiment à sa rencontre en voiture par des chemins de terre car l’arbre est un peu éloigné des bâtiments de la ferme. »
« Il faut bien savoir qu’ici la terre est peu fertile, le calcaire est présent, le climat est sec, en résumé on est sur le causse, et il est bien difficile de se dire que parmi les arbres rabougris présents certains arrivent à atteindre des mensurations honorables. »
« Et pourtant pour cet arbre tel est le cas, nous sommes en présence d’un fort beau chêne pubescent qui est entouré de quelques genévriers et autres arbres rabougris et qui porte les cicatrices du temps, il a été touché à de nombreuses reprises par la foudre, des branches ont du être coupées ce qui a réduit sa hauteur. La cicatrice du tronc se referme car Mr. Toulze nous a dit qu’il pouvait y entrer dedans avec son frère pour se protéger de la pluie quand ils gardaient les moutons du causse (les caussenards), mais cette cicatrice l’a sans doute sauvé de la coupe, avant les lapins trouvaient refuge dans le tronc creux aussi. Je peux ajouter aussi que l’arbre était un point de repère sur les cartes de l’état-major d’avant 1914. »
« Côté chiffres on peut dire que la circonférence du tronc est de 6m à 1m30 (au-dessus de la boursuflure mais la mesure est pas facile car le terrain n’est pas plat), et quant à son âge Mr. Toulze et d’autres personnes le situerait en 800 et 1000 ans, je ne peux pas affirmer ni infirmer ces chiffres mais tout ce que je peux dire c’est que ce genre de terrain n’est vraiment pas propice à la croissance rapide des arbres. Ensuite nous avons continué la visite et nous avons pu voir un dolmen dont on peut seulement voir la partie supérieure, Mr. Toulze nous a informé qu’autrefois des restes humains (sépulture donc) avait été découverts en creusant autour du dolmen et puis pour finir nous avons pu observer un deuxième beau chêne qui est bien élancé et à qu’il faudra rendre visite dans quelques temps. »