Le platane d’orient de Skhtorashen (République du Haut-Karabagh)

Սխտորաշենի չինարի (Լեռնային Ղարաբաղ)

Suivons une nouvelle fois Yanick hors d’Europe pour découvrir un platane d’exception.

« Depuis longtemps, j’avais connaissance de cet arbre exceptionnel mais je me gardai de le révéler au grand jour avant d’avoir collecté assez d’informations à son sujet. Je me disais que la surprise qu’il créerait valait bien de patienter un peu. »

« Le problème était de trouver ces informations. Donc, j’avais un peu laissé tomber l’affaire, jusqu’à ce que j’acquiers (je pensai ne jamais la trouver) une carte timbre premier jour représentant ce platane. J’avais alors un bon support de départ pour un article et me décidai donc à reprendre mes recherches. »

« Je suis pratiquement sûr qu’aucun d’entre nous n’a déjà entendu parler de cette République du Haut Karabagh. Autoproclamée et non reconnue par les autorités internationales, c’est une enclave à majorité Arménienne au cœur de l’Azerbaïdjan. Le timbre a été édité en 2008 pour célébrer les 15 ans de cette proclamation. »

« Quand je parle d’un arbre exceptionnel, je n’exagère rien, jugez en plutôt par ses dimensions. Une circonférence de 27m, une hauteur de 54m une surface intérieure de 44m² pouvant accueillir 100 personnes, une surface de couverture de 1400m², et un âge estimé à 2000 ans. De quoi donner le tournis. »

« Même si la circonférence annoncée, si j’ai bien compris, est celle au sol ; on est là face à un géant qui bat tout les records [1]. Je n’ai pas pu obtenir d’autres dimensions, mais au vu de la configuration du tronc, à 1,30m, il me semble au minimum égaler les 20m de celui d’Hidirbay [2]. Une source nommée « Tnjri » coule près de l’arbre et pour la population locale ce lieu est sacré [3]. Comment pourrait-il en être autrement devant un tel miracle de la nature ! »

« Après Fervaques, j’irai bien faire un petit tour dans les montagnes du Haut-Karabagh. »

« Une vingtaine de kilomètre au sud de Skhotorashen, à Kyak il y a un autre platane plus petit [4]. Et qui sait ce que cache encore cette république méconnue. »
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Le platane d’orient du château le Kinnor, Fervaques (Calvados)

Suivons Yanick à Fervaques en Normandie pour découvrir le plus gros platane de France.

« Lors de mon court séjour en Normandie, je m’étais donné pour objectif de visiter certains des arbres les plus remarquables de cette région qui avaient déjà étés publiés sur le blog. Mais le hasard fit que ma première chambre d’hôte se trouva à une dizaine de kilomètre du plus gros Platane d’orient répertorié en France. »

« Je m’étais pourtant promis de ne pas empiéter sur les terres de mes collègues Damien et Sébastien, mais ma passion pour le genre « platanus orientalis » fut trop forte. »

« Pourtant, ce n’était pas forcément bien engagé, car mon hôte [1] m’apprit que le château ne se visitait pas, excepté pour les journées du patrimoine. C’était mal me connaître, car pour voir un tel arbre, j’aurai pu tenir un siège devant n’importe quelle forteresse. »

« Mais il n’en fut pas la peine car en arrivant devant le château [2], il m’a suffit de composer le numéro de téléphone inscrit sur la grille et le propriétaire, Mr Lhotel, me proposait de le rejoindre à la poterne de style renaissance. Quand ce charmant Monsieur nous ouvrit la porte je n’en crus pas mes yeux. Dans son encadrement [3], se dressait fier et splendide un platane tel que je rêvais d’en voir depuis mon article sur les platanes Turcs [4]. »

« Passé la poterne, on entre dans la cour d’honneur pour se rapprocher de ce colosse. Le lieu est vraiment magique les façades appareillées de briques et de pierres offrent aux arbres un décor de rêve. »

« Ayant demandé l’autorisation de monter sur la pelouse pour prendre des mesures, je déroulais donc mon double décamètre. Et là, grosse surprise… «

« Alors qu’un panneau de l’association A.R.B.R.E.S. annonçait une circonférence de 13,80m à 1,50m du sol [5], je trouvais 12,50m à 1,30m. J’ai vérifié à deux fois tant la différence me paraissait importante, mais rien n’y fit je retombais toujours sur 12,50m. Quoiqu’il en soit ce platane d’Orient tient bien le record sur le sol Français. »

« Ce magnifique platane s’épanouit dans la cour du château de Kinnor, où chateaubriand fit de fréquents séjours auprès de son admiratrice Delphine de Custines. Son gigantesque fût présente une embase conique, largement évasée, pourvue de nombreuses excroissances appelées broussins.
Cette forme étrange que l’on retrouve sur plusieurs de ses congénères est mal expliquée. Son caractère exceptionnel est renforcé par le fait qu’il s’agit d’un platane d’Orient, alors que la plupart des platanes de notre pays sont hybrides ».
(La France des arbres remarquables, Georges Feterman.)

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Château du Petit Chêne, Mazière en Gâtine (Deux-Sèvres)

« Voici une de mes découvertes du vendredi soir. Ces soirées où Yann tirant à l’arc pendant une heure, j’en profite comme dirait Sébastien pour sortir mon détecteur à arbres colosses. »

« Au mois d’avril je suis parti explorer les environs du château du Petit Chêne [1]. Le nom n’était certes pas très encourageant, j’aurais préféré « le château du gros chêne ». Mais je partais malgré tout optimiste. J’avais repéré de loin quelques frondaisons encourageantes. »

« Je suis arrivé par une allée forestière qui mène à un parking, et je repère déjà des frênes d’une hauteur peu commune. Le site se visite à pied car il comprend un golf départemental [2], le château chambres d’hôtes et restaurant ainsi qu’une ferme privée. »

« Me dirigeant vers le château j’aperçois un beau cèdre près d’une chapelle, le château et un énorme bouquet de platanes majestueux au fond de la prairie qui s’étend à ses pieds. »

« Le spectacle est superbe, ces arbres font 42m de haut et le plus gros arrive à 4,85m de circonférence. Arrivé entre leur pieds, j’avais l’impression d’être au milieu d’un troupeaux de pachydermes prêts à m’écraser. »

« Le parc compte aussi des érables negundo, des charmes et un magnolia à floraison printanière qui à retenu mon attention. Je n’ai pas pu définir sa variété, mais sa circonférence au plus creux est de 2,70m me semble déjà pas mal pour un magnolia asiatique. Sa floraison commençait déjà à passer mais son petit frère en retard lui redonnait un peu de couleur. »

« Le gérant du restaurant me dirigea vers la ferme où se trouvait un beau séquoia. Effectivement contre le mur des anciennes écuries du château je trouvais un sempervirens [3] à trois tronc. Le soleil en pleine poire, je me promis de revenir lui tirer le portait plus tard. »

« Ce qui fut fait dès potron-minet par un beau matin de septembre. Les 3 compères font respectivement 2,10m 2,30m et 3,20m à 1,30m. Le tout pour 5.74m au plus creux sous le départ des 3 troncs et la hauteur est de 27m. »

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Les Platanes d’orient en Turquie 1/2- Türkiye’de çınar ağaçları

(Première partie d’un article concocté par Yanick, fruit de nombreuses heures de recherches)

Lorsqu’en octobre dernier Christophe avait évoqué « L’arbre de Moïse à Hidirbey » dans un commentaire [1], j’avais immédiatement répondu en joignant un tas de liens vers des photos de cet arbre. Depuis maintenant plusieurs années je collecte et repère des arbres un partout dans le monde et là, les mots  platane et Turquie m’ont rappelé tous ce que j’avais pu trouver à ce sujet. Si il y a un pays où le platane d’orient est roi, c’est bien la Turquie !

En y réfléchissant un peu plus tard, je me suis dis que je n’avais pas forcément utilisé la bonne méthode pour faire partager tout ça et qu’il serait beaucoup plus sympathique de réunir un peu plus d’informations et d’images (en récupérant des autorisations de copyright) pour en faire un véritable reportage. Je pensais aussi que cela rendrait le blog plus attractif.

Forcément cela demandait un peu plus d’efforts, de travail de recherches et de traductions (quelle galère pour traduire le Turc). Enfin en voilà aujourd’hui en partie le résultat.

Le platane d’Inkaya, province de Bursa.

Ce n’est pas le plus gros, ni le plus vieux, mais c’est pour moi le plus beau.

Situé au cœur du village on devine que ce platane de 600 ans, 35m de haut et une circonférence de 9,20m fait partie intégrante de la vie des habitant d’Inkaya.

Merci a Kahveci pour les photos. Faites un tour son blog qui, avec toutes ses recettes, je n’en doute pas va ravir les gourmands et gourmets, c’est par ici.

Il n’a pas été facile de se faire prêter des photos de celui-ci mais j’ai trouvé une vidéo qui rattrape bien le coup et où l’on devine toute la noblesse de cet arbre exceptionnel.

Merci également à Yılmaz Uzer & Cemil pour le prêt de leurs clichés du platane.

Le Platane de Bayir (face à l’île de Rhodes).

Le platane et le cyprès sont les symboles du village de Bayir.

Des scientifiques ont estimé ces arbres à plus de 2000 ans. Une croyance locale veut que si vous faites sept fois le tour de ces arbres vous aurez alors une longue et belle vie. On aperçoit très bien la terrasse circulaire invitant les touristes à la longévité.

1880 ans pour le platane, circonférence : 8,70m, hauteur: 35m, surface de frondaison 706 m².

A 15 m du platane se trouve un Cyprès estimé à 2300 ans au cœur duquel pousse un figuier.

Merci à Bobby et Sevim qui ont accepté de nous prêter leurs photos.

Sevim m’a également prêté des photos d’un autre platane que je présenterai plus tard. Il accueille les touristes qui se rendent à Bayir dans sa villa très arborée, à voir ici.

Le Platane pleureur de Gölyazı.

Ce platane a environ 735 ans. Surnommé ağlayan çınar  « le platane pleureur », car une légende dit qu’un jour 3 guerriers y furent pendus et depuis, plusieurs fois par jour, 3 gouttes de couleur rouge s’égouttent sur une plaque de marbre en forme de feuille de platane.

Il y a une autre légende plus proche de l’histoire de Roméo et Juliette mais la traduction est tellement difficile que je préfère m’abstenir. Mais le résultat est le même le platane finit par verser des larmes de sang.

Je n’ai malheureusement pas pu obtenir les mensurations de cet arbre mais un grand merci à Cemil pour ses superbes photos.

Platane de Senköy région Çinarcik.

Un autre platane antique qui serait âgé d’environ 3000 ans  (la région grouille de platanes).

En 1921 pendant la guerre d’indépendance, le village de Senköy a subit de nombreuses exactions. C’est au cours du mois d’avril que des livres anciens auraient étés brûlés dans un creux du platane y laissant cette cavité actuelle.

Un restaurant spécialisé en boulettes de viande grillées s’y est installé pendant plusieurs années. L’intérieur de 10 m² contenait une tables 3 à 5 couverts et un congélateur ! Maintenant inoccupé, la municipalité envisage de le transformer en Musée et de mettre un éclairage de nuit.

Je n’ai pas de mensuration précises mais vu la configuration de cet arbre, ce ne doit pas être évident. Mais apparemment ce platane se situe entre 15 et 20 mètres de circonférence.

Merci à Cemil Seyis et Mehmet Balli de nous faire partager leurs photos.

« L’arbre de Moïse », Hidirbey.

L’arbre qui m’a entrainé dans toutes ces recherches, et tu avais bien raison Christophe, c’est probablement le plus gros de Turquie et certainement au monde.

Selon la légende, Moïse en revenant du mont Sinaï se serait arrêter à cet emplacement pour y boire l’eau de la rivière. Il serait reparti en oubliant sa canne plantée dans le sol. Celle ci se serait enracinée pour devenir cet incroyable platane. Depuis, cet arbre est vénéré et les gens y attachent de petit bouts de tissus afin que leurs vœux soient exhaussés [2].

Et des chiffres hallucinants : un âge compris entre 1500-1600 ans une circonférence de 20m, un diamètre extérieur de 7,50m, intérieur de 5,40m et une hauteur de 16,50m !

La première photo connue du platane d’Hidirbey (1923) :

Et un grand merci à Soner pour toutes les photos.

Le Platane de Kaynaklar.

A Kaynaklar (15km au sud-est d’Izmir)  découvrons un autre platane oriental impressionnant.

Une première étude attribuait 4500 ans à cet arbre. En 1994 le Comité de conservation du patrimoine culturel, après enquête lui attribuait 980 ce qui parait beaucoup plus réaliste.

Hauteur : 30m ; diamètre : 4m ; circonférence : 15m ; et encore une fois un tronc bien creux.

Deux autres platanes poussent sur la place à côté, un peu plus petits que leur aîné mais qui rendraient jaloux nos platanes Français !

Tous mes remerciements à H.Murat Alici & à Kaynaklar  pour le partage des photos.
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Voila pour la première partie de ce voyage en Turquie. Une autre suivra très bientôt avec toujours de superbes platanes d’orient. Ça sera du même tonneau avec des arbres aussi beaux, aussi gros que ceux-ci, car mes choix pour cette première étape dépendaient surtout de la disposition des photographies.

La plupart de ces arbres sont suivis par le Comité de conservation du patrimoine culturel et les communes y sont très attachées. Il faut dire qu’ils représentent un attrait touristique non négligeable pour celles-ci.

Je tiens donc à remercier encore mille fois tous les Turcs qui ont répondu généreusement à mon appel et qui, aujourd’hui permettent au Krapo de nous faire voyager virtuellement dans ce si beau pays.
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Crédits photographiques utilisés par Yanick pour la réalisation de l’article.

Platane d’Hinkaya :

– Kahveci : http://kahveci-sihirlitencere.blogspot.com/
– Yılmaz Uzer : http://www.panoramio.com/user/1226683
– Cemil Seyis : http://www.panoramio.com/user/3397665
– BobbyU : http://www.panoramio.com/user/217062

Platane de Bayir :
– Sevim : http://www.villa-amber.de/homepageenglisch/willkommenengl.html

Platane de Gölyazı :
– Cemil Seyis : http://www.panoramio.com/user/3397665

Platane de Senköy :
– Cemil Seyis : http://www.panoramio.com/user/3397665
– Mehmet Balli : http://site.mynet.com/senkoy77

Platane d’Hidirbey :
– Soner Eker : http://www.panoramio.com/user/1343112

• Platane de Kaynaklar :
– H.Murat Alici : http://www.panoramio.com/user/484937
– Kaynaklar : http://www.panoramio.com/user/561554

Les platanes d’Aups et Sillans-la-Cascade (Var)

D’un bond de géant quittons les Vosges pour rejoindre Didier en Provence [1][2].

« Aups est un village de caractère du Haut-Var et se situe par passage obligé à la porte des Préalpes et des célèbres gorges du Verdon, les plus impressionnantes d’Europe. De passage à Aups lors de l’invasion des Gaules, Jules César aurait déclaré : « j’aimerais mieux être le premier à Aups que le deuxième à Rome ». »

« Le village est chargé d’histoire et a construit manifestement sa quiétude d’aujourd’hui au dur prix du sang, car il fut le théâtre de sanglants conflits lors des guerres de religions au XVIème siècle. En ces temps troublé, des huguenots, qui s’emparèrent du village, massacrèrent un si grand nombre d’habitants qu’on dit qu’une rivière de sang dévalait partout les rues du village. Plus tard au XIXème, le village fut le point de ralliement du célèbre Martin Bidouré et de ses troupes d’insurgés contre le coup d’état de Napoléon III en 1851 qui mit fin à la seconde république. Un village d’ailleurs éminemment républicain en son temps, voir les photos [4][5]. Et enfin, un fief important pour les résistants pendant la seconde guerre mondiale où nombre d’entre eux furent fusillés en divers point de la campagne environnante. »

« L’arbre qui nous intéresse se trouve derrière la mairie. Pas très grand en hauteur, il présente un bel embonpoint à sa base de 7,10 m de circonférence. Serait-ce son emplacement privilégié sur la terrasse d’un restaurant qui expliquerait son excessif tour de taille ? Quoiqu’il en soit, il s’en porte toujours très bien et montre une très bonne santé. »

« Ce bel arbre séculaire aurait vu se réfugier dans le bâtiment derrière lui le fameux Martin Bidouré précité (qui fut fusillé par deux fois selon une assertion historique) et ses troupes d’insurgés de 1851 avant d’être définitivement mis hors de combat par l’armée de Napoléon. »

« A 9 kilomètres d’Aups, Sillans-la-Cascade n’en est pas moins un village de caractère, mais il est surtout connu pour sa jolie cascade. Sur le chemin, on y croise deux platanes de belle stature. Le plus gros fait 6,20 mètres de circonférence et s’élève surtout à 38 mètres. »

« Il pourrait presque couvrir à lui seul la cascade en contrebas qui est de 42 mètres. »

Toujours aussi agréable de te suivre dans ton département, merci pour ces découvertes Didier. Bien content d’enfin découvrir le fameux platane d’Aups, un sacré gaillard qui doit offrir une ombre fort appréciable durant les chaleurs estivales ; j’imagine qu’il doit en être de même sous le couvert de ces deux platanes élevés, avant de descendre admirer cette magnifique chute d’eau.

Les arbres de Niort (Deux-Sèvres)

La ville de Niort prépare le Festival Teciverdi “entre homme et nature”, une manifestation dédiée à la biodiversité (du 8 au 11 juillet), dont le thème 2010 est l’Arbre. Yanick en digne ambassadeur des Deux-Sèvres [1][2][3] se propose de nous faire découvrir quelques arbres parmi les plus beaux de sa ville.

“Début de printemps aidant il est impossible de ne pas le remarquer en passant avenue de Limoges. Cet arbre de Judée orne l’entrée principale du Musée d’Agescy. Sa hauteur est de 6 mètres pour une circonférence d’1,50m à 1,30m. Cet arbre qui surplombait largement le trottoir à été élagué lors de la restauration de cet ancien lycée en musée.”

“Il a également perdu une de ses deux branches charpentières qui laisse place à une cavité béante ou l’eau stagnante aide l’accélération du pourrissement de son tronc. Souhaitons une prise de conscience rapide à ce problème et que la pérennité de cet arbre soit assurée.”

“Niort se trouvant aux portes du marais Poitevin, il n’est pas surprenant d’y trouver également ce beau spécimen de Cyprès chauve exilé des marais de Louisiane. Cet arbre abris des écureuils se trouve au pied du pont du moulin d’âne dans le quartier de Ste Pezenne.” Lire la suite