L’orme du Chantre, Lamagdelaine (Lot)

Avertit par Julien de la présence d’un orme bicentenaire juste à quelques kilomètres de chez moi, je me suis lancé sur sa trace en espérant retrouver un orme de la trempe de celui de Tauriac [1]. Finalement, j’ai découvert sur la place du vieux Chantre à Lamagdelaine, les restes abimés d’un arbre de la Liberté planté en 1789 en l’honneur de la Révolution française.

Un vieux briscard qui affiche une circonférence de 5,30 mètres à 1,30m de haut.

Lundi 24 octobre dans l’après-midi de fortes rafales du vent d’Autan ont provoqué la chute des dernières branches de l’orme du Chantre. Maurice Combebias habitant du hameau nous raconte sa vie. « Sur la place du village nous avons un arbre vétéran c’est un orme qui a été planté sur cette place en 1789, son tronc mesure 6m50 de circonférence. Il a été appelé l’arbre de la liberté. C’est ce qu’on apprenait aux enfants de l’école et ce nom lui est resté. Il était devenu immense et ses branches recouvraient tout le domaine public. Au cours des siècles il a vu se construire le village, naître et mourir des générations. Il a vu des jeunes partir faire les guerres dont certains ne sont pas revenus. Il a protégé les rires et les jeux des enfants sous son ombre et les baisers des amants enlacés. Il a protégé les battages lors des étés brûlants et a senti l’arôme du pain chaud s’exhalant du vieux four. Il a résisté aux orages qui décimaient ses branches mais qui renaissaient malgré tout. Son tronc resté debout et fier comme s’il ne voulait pas mourir. Les anciens que nous sommes voient avec tristesse ce vétéran historique nous quitter après 222 ans ancré dans notre terre. Mais peut-être ce n’est qu’un sursis et qu’il refleurira au printemps. Espérons. » (La Dépêche du Midi 30 octobre 2011)

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Explorations estivales dans le département du Lot

Pour fêter comme il se doit le 46ème article exploration du Lot, Julien m’a fait parvenir les données de ses explorations estivales dans le département du Lot. Le résultat est plutôt impressionnant avec 11 arbres vivants et morts de différentes essences.

« Durant les vacances estivales j’ai fait du vélo et lors de mes excursions j’ai découvert deux arbres, le premier est un saule de 5,55 mètres de circonférence qui possède un houppier bien étendu et qui se situe non loin du golf du château de Montal. »

« J’ai aussi découvert un autre arbre, de loin j’ai remarqué sa silhouette se détachant près d’une église, j’ai donc pensé que ça pouvait être un bel arbre, j’ai tout d’abord cru que c’était un chêne mais en me rapprochant j’ai reconnu les feuilles et fleurs du tilleul. »

« Un tilleul non vilain de 4m18 qui trône au milieu d’un cimetière où est aussi implantée l’église ! Cet arbre étant situé sur le lieu-dit Saint-Martin des Bois. »

« L’été a été aussi la saison des sorties en voitures pour les arbres les plus éloignés, à savoir le saule têtard de Thégra [1] et pour répondre à vos interrogations concernant la circonférence j’annonce une circonférence de 6m80 à 1m30 mais la mesure n’est vraiment pas facile à faire et je souhaite bien du courage à ceux qui voudront la mesurer. »

« Cet arbre, étant creux (notamment ses branches), un noisetier a poussé là où il y avait une espèce de sciure dans une des branches (on peut l’apercevoir sur les photos). »

« Deux autres chênes sont venus compléter le rapport de cette sortie, un que j’avais repéré à côté d’un hangar près de l’étang de la prairie à Gramat (4m30 de circonférence). »

« Et puis un autre que j’ai pu découvrir grâce à l’excellent travail de Thierry Maillard sur le patrimoine de la commune d’Issendolus [2]. »

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Le chêne de Montvalent (Lot)

Pour fêter comme il se doit le 46ème article « exploration du Lot », Julien m’a fait parvenir une série de reportages concernant 11 arbres vivants ou morts. Au milieu de cette belle brochette, se trouvait le vestige du chêne de Montvalent. Véritable monument naturel ce chêne colossal était renommé dans toute la région, du coup j’ai eu envie de le détacher du reste et de lui consacrer un article. Fortement endommagé par la tempête de 1989, et achevé par la sécheresse de 2003, ne subsiste aujourd’hui que son fût imposant rongé par les ans.

« Direction le chêne de Montvalent, ce sera vraiment un de mes grands regrets de ne jamais avoir eu la chance de pouvoir l’observer de son vivant, et à chaque visite c’est la même rengaine plaisir de l’observer mais tristesse de revoir qu’il n’est plus. Certes les photos sont assez suggestives mais elles ne permettent pas vraiment de ressentir le sentiment de petitesse lorsque l’on se trouve à son pied. La foudre, la sécheresse et les capricornes ont eu raison de ce colosse qui était passé dans une émission de la carte aux trésors (dont j’ai heureusement la cassette). Petite histoire : lors la dernière visite le propriétaire du restaurant du vieux chêne qui est juste à côté nous avait raconté qu’autrefois il n’y avait pas un seul chêne mais tout un alignement qui se situait au bord de la Dordogne (qui a bien reculée depuis), et qu’ils avaient étés tous coupés sauf lui parce que son tronc vrillé ne présentait pas une bonne qualité pour les travaux de menuiserie. »

« Sa circonférence mesurée est de 6m90 à 1m30 mais comme on peut le constater il a perdu pas mal d’écorce, le morceau de la photo présente une épaisseur d’environ 6 cm [1], donc on peut facilement imaginer qu’il dépassait avant la barre des 7 mètres (je peux même ajouter que la circonférence à la base était de 8m30 [2], base qui n’est pas très évasée). »

Merci pour ce reportage Julien, c’était pour moi un arbre légendaire que je n’ai malheureusement jamais rencontré, et pourtant des amis me l’avait maintes fois conté. Que de regrets aujourd’hui…

Quel chêne fabuleux ce devait être du temps de sa splendeur !

Hêtre et chênes dans le bois de Leyme (Lot)

Retrouvons Julien pour une nouvelle virée au Nord-Est du Lot, et comme à son habitude il a déniché une pépite : le premier hêtre de futaie recensé sur le département.

«Lors d’un weekend prolongé, je me suis rendu à un endroit que je connaissais de nom mais où je ne m’étais jamais promené et où d’après mes informations des hêtres centenaires étaient présents, donc avec toute la petite famille direction le bois de Leyme. Il y a un sentier pédagogique où des panneaux présentant les arbres et animaux sont présents tout au long du chemin, la balade se passe donc, il faut un peu de temps pour voir les premiers hêtres de futaie le long du chemin, des spécimens assez hauts et plutôt minces de tronc, si parmi eux plusieurs sont prometteurs, nulle trace des centenaires… »

« Restants sur notre faim on a décidé de continuer un peu pour voir. »

« Finalement un individu non loin du chemin nous a attiré l’œil, c’est comme ça que avons fait connaissance avec ce beau hêtre de futaie, il n’est peut être pas vraiment remarquable mais je l’aime bien et en plus c’est le premier hêtre du Lot présenté. »

« Il n’a pas de blessures mis à part une petite plaie sur son tronc, il a fallu batailler un peu avec les ronces et houx pour mesurer ses 3m30 de circonférence, il est assez haut mais je ne peux avancer de valeurs (nous n’avons fait qu’une petite partie du bois et puis d’autres spécimens ont été aperçus mais nous n’avons pas pu les approcher). »

« Et tu sais quoi ce n’est pas fini ! Alors que l’on revenait vers la voiture j’ai eu le réflexe de regarder un peu autour de moi à un moment et là il m’a semblé apercevoir un chêne qui avait l’air prometteur (comme quoi ça tient pas à grand chose de louper des arbres). On a coupé à travers champs et en fait on s’est retrouvé au niveau d’un vieux cimetière abandonné qui était sans doute l’endroit où étaient enterrés les morts de la maison de santé toute proche, pas le temps de bien regarder le premier arbre qu’un autre paraît encore plus prometteur et finalement un autre au milieu du cimetière n’a pas l’air trop mal non plus, le bonheur !! Celui que j’avais aperçu en premier s’est avéré avoir une circonférence de 4 mètres [1][2]. »

«L’autre est une encore plus belle trouvaille, il fait 4m55 de circonférence, se porte comme un charme et possède une belle hauteur (nous ne sommes pas entré dans le cimetière pour rendre visite à l’autre), mais j’avoue que j’adore cette ambiance de cimetière abandonné avec ses chênes gardiens tout autour. »

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Le robinier de Calviac (Lot)

Filons avec Julien à la frontière Nord-Est du département du Lot.

« Choses promises choses dues comme qui dirait. Je suis donc allé voir le robinier de Calviac, il n’est pas difficile à trouver car il se trouve à côté de l’église et du monument aux morts. »

« Ici c’est le nord du Lot, plus précisèment le Ségala lotois, notre région montagneuse, et comme l’a décrit l’académicien Pierre Benoit dans son livre Le déjeuner de Sousceyrac. »

« C’est un sauvage et dur pays que le Ségala, l’un des plus écartés, des plus ignorés de France. À la lisère du Cantal et du Lot, il n’est plus le Quercy sans être tout à fait l’Auvergne. Abrupt plateau de roches schisteuses, de granits, de grès, il s’élève par étages, sous les nuées, avec ses noires châtaigneraies, les maigres champs de seigle auxquels il doit son nom, ses landes qu’au crépuscule les troupeaux désertent, et dont les bruyères agitées sans fin par le triste vent de la nuit demeurent seules sous les étoiles […] »

« Bon le début était valable avant, mais ça a un peu changé quand même depuis le temps. »

« Revenons à nos moutons, ce faux-acacia a été taillé, son tronc de 3m77 de circonférence est marqué par l’âge, mais quel âge ? Un arbre de la liberté ? »

« Et pour finir le reportage je te montre un dernier arbre, un chêne champêtre que je n’aurai jamais remarqué si mon père ne le connaissais pas, il faut dire que son tronc n’est pas facile à apercevoir, il est entouré de houx et de lierre, je peux te dire que la mesure de la circonférence n’a pas été facile à réaliser, mais on a quand même trouvé 4m40. »

« Il se situe pas très loin du chêne de Monteil [1]. »

« Photos pas terribles mais le temps était à l’orage donc j’ai fait comme j’ai pu. »

Merci pour cette nouvelle découverte en robinier Julien, bien qu’il ait été sévèrement taillé, l’arbre occupe une place de choix en plein centre de la commune, et affiche une belle circonférence, qui sait peut-être en apprendrons plus à l’avenir sur son histoire ? Enfin, le chêne est vraiment une belle surprise pour le coin, élégant et en bon état, décidément toi et ton père êtes de précieux reporters lotois !

Le tilleul de Maussac, Gindou (Lot)

Souvent en voiture sur les chemins connus, on discute et je ne prête pas assez attention…

Celui-là, je suis passé au moins une dizaine de fois devant avant de l’apercevoir enfin !

Un très beau tilleul faisant face à l’église en plein cœur du hameau de Maussac.

Un tilleul avec de l’embonpoint, ce n’est pas si courant par ici, comment le rater ?

Tout de même : 4,80m de circonférence à 1,50m pour un fût en pleine santé.

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