Tout vient à point à qui sait attendre… Un adage qui pourrait s’appliquer au reportage qui suit. L’an dernier je découvrais un chêne fabuleux au fil de mes explorations sur internet, malheureusement ne connaissant personne près d’Arrènes dans la Creuse, il me fut impossible de dénicher un reporter pour nous le présenter. C’est alors qu’au début du mois de mars, je découvre un article détaillé avec de nombreuses photos, j’ai contacté l’auteur qui a accepté avec enthousiasme de me prêter ses clichés et autorisé à traduire son article.
« Lorsque vous avez vécu dans la même zone pendant un certain temps (13 ans dans mon cas), vous pensez tout connaitre sur les curiosités à voir dans la localité. Quand un ami m’a dit qu’il avait été voir un grand chêne à seulement 15 km d’ici, j’étais tellement surpris que je me suis arrangé avec lui pour aller le voir dès le lendemain. »
« Nous avons garé la voiture sur la route et parcouru le reste à pieds en une dizaine de minutes en longeant les arbres. Soudain, nous nous sommes trouvés face à un immense chêne niché dans cette vallée protégée. Je m’attendais à quelque chose d’impressionnant, mais je n’étais pas préparé au choc. Il est le type d’arbre qui vous attire comme un aimant, et je ne pu pas résister à l’envie de poser mes mains sur ce tronc profondément sillonné. »
« Le photographier n’a pas été facile : vous prenez quelques pas de recul pour essayer de capturer la propagation colossale des membres puissants, mais il est encore trop grand… vous prenez un bon nombre de pas de plus en arrière et ce n’est toujours pas assez loin. C’est lorsque je fus à la limite d’une zone marécageuse près du Rau de Moulard (le ruisseau qui coule près de l’arbre) que je pu enfin le capturer dans toute sa majesté. »
« En rentrant je me suis lancé sur internet pour découvrir l’histoire de cet arbre. Rapidement, j’ai découvert que ce chêne est connu pour être un arbre de Sully. »
« Il a une circonférence impressionnante de 7,10 mètres, l’arbre semble être en assez bonne santé malgré la perte d’un membre inférieur énorme, probablement en décembre 1999, lorsque nous eûmes des vents approchant les 140km/h. Cette branche n’a pas été déblayée et sa présence ajoute au charme du site, mais vous avertit également de la vulnérabilité de ce géant. La rupture de la branche a mis en évidence un intérieur creux [1] et en décomposition qui, je pense, dans certaines décennie à venir conduira à la chute de l’arbre. »
« Sur le côté opposé à la cicatrice, jaillit une charpentière encore plus imposante, presque la taille d’un arbre en pleine maturité. Il me semble qu’elle nécessiterait un besoin urgent d’étayage et de soutien pour l’empêcher de rompre à son tour. Si cela se produisait, ce serait certainement un coup fatal à l’un de ces derniers vétérans. »
L’arbre est situé à proximité du château de Sazeirat sur la commune d’Arrênes (23210) à l’extrémité ouest de la Creuse. À vol d’oiseau, il est situé à quelques 100 mètres de la route D914 qui relie Laurière et Marsac. Notez qu’il n’est pas indiqué à partir de la route. De la D914 à environ 1 km à l’ouest de Marsac prendre la route D48 vers Arrènes. Après plusieurs centaines de mètres il ya un virage avec une croix de métal debout au bord du chemin sur le côté droit de la route à la limite du champ (si vous arrivez au château de Sazeirat vous êtes allés trop loin !). Garer la voiture ici et descendez le long de la voie bordée d’arbres sur environ 850 mètres, traverser le ruisseau sur un petit pont de bois. Montez vers la colline après le ruisseau, un chemin bifurque vers la gauche avec un panneau pour le « Gros Chêne ». L’arbre se trouve à environ 100 mètres et est difficile à manquer !
L’article original (écrit en anglais) est à découvrir sur le blog de Mickael, par ici.
Merci d’avoir accepté de partager avec nous ton article Mickael. Quel chêne fantastique !
Un vrai colosse au port fabuleux soutenu par un tronc massif, et que dire de cet enracinement puissant ! Un très beau chêne digne des livres de contes, qui mériterait un peu d’attention comme tu le soulignes afin de l’aider à vieillir plus sereinement. Et puis, il s’agit d’un chêne de Sully, et si beaucoup de tilleuls de cette période sont parvenus jusqu’à nous, ne subsistent que peu de chênes. C’est un véritable patrimoine d’exception, à protéger et à conserver.