Tilleul de Fontblanche, Saint-Léger-de-la-Martinière (Deux-Sèvres)

L’été dernier, Yanick m’a chaleureusement accueilli chez lui pour la durée du festival Téciverdi, forcément pendant ces quelques jours il en a profité pour m’emmener à la rencontre des vieux arbres qui peuplent sa campagne. Mais s’il y a foule de chênes, de frênes et de châtaigniers, étonnamment il n’avait jamais réussi à y dénicher de vieux tilleuls.

À force de persévérance les tilleuls se sont enfin dévoilés à lui, tout d’abord avec celui du Coudray [1], puis avec le phénoménal tilleul têtard des Ecarlatières [2], et ça continue…

« C’est lors des journées L’Arbre et la Vie de Saint-Léger-de-la-Martinière, que j’ai eu la chance de rencontrer Michel Déchamps [3]. Sans lui, je n’aurais sans doute jamais entendu parler des 2 arbres que je vous présente aujourd’hui car ils ne figurent sur aucun inventaire publié si ce n’est celui qu’il a fait pour sa commune et qu’il m’a généreusement communiqué. »

« Et pourtant quels arbres de choix, tout deux sur le hameau de Fontblanche distants de quelques dizaines de mètres seulement l’un de l’autre. »

« Le premier, mon coup de cœur, car pour moi c’est un des plus beau arbre du département, est un tilleul à petite feuilles de 7,20m de circonférence à 1,30m. »

« Comment a-t-il pu passer inaperçu jusque là ? Je ne me l’explique pas. »

« Pourtant, on le voit de loin, son tronc massif et oblique, son houppier ample et généreux, ressortent vraiment du paysage. C’est vraiment un coup de cœur, et je crois que je n’ai jamais pris tant de plaisir à prendre un arbre en photo. »

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Le gros houx du cloître de Tronchet (Ille-et-Vilaine)

De sa virée en Bretagne, Sisley ne nous avait pas encore dévoilé toutes ses trouvailles…

« Le dernier reportage breton est très révélateur de notre recherche des vénérables, mais derrière les célébrités se cachent parfois quelques arbres un peu plus cloitrés. »

« Pour vous le démontrer, je vous emmène dans les terres d’Ile et Vilaine et plus précisément dans un petit village au sud-ouest de Dol de Bretagne nommé Le tronchet où non loin en périphérie, existe une abbaye dite Notre-Dame du Tronchet qui selon l’histoire daterait de la moitié du XVIIIe siècle, jadis on pouvait en voir une autre située à 200 m et qui perdura du XIIe au XVI siècle mais de cette période il ne reste quasiment plus rien pour en témoigner. »

« C’est aux Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur que l’on doit aussi la translation de l’abbaye du Tronchet là où se trouve aujourd’hui le bourg de ce nom. Primitivement, le monastère avait été construit dans un lieu marécageux et malsain, au fond d’une vallée ; les maladies y étaient fréquentes, ce qui détermina les religieux réformateurs à construire un nouvel établissement sur une colline voisine, dans des conditions plus salubres. La première pierre des bâtiments conventuels fut bénite le 11 juillet 1642 par le prieur claustral dom Navarin. Mais la première pierre de l’église abbatiale ne fut posée qu’en 1659, et tout l’édifice ne fut achevé qu’en 1679. »
(D. Germain, Histoire ms. mon. B. M. de Truncheto)

« C’est donc par une magnifique journée de mai dernier, qu’avec un camarade, je poussais le portail de l’enceinte calme et verdoyante. Je fus agréablement surpris de constater la beauté des lieux, un écrin de verdure composé de jardins arborés et pour seul son, l’on pouvait entendre le bourdonnement des abeilles sur les lavandes. »

« Cette reposante balade, nous amena vers la structure principale, une église aujourd’hui paroissiale collée à un cloître ouvert et une dépendance massive de l’autre côté. »

« De prime abord l’ensemble me paru fort bien mis en valeur, mais pour le non initié, un élément du décor allait si on peut dire poser la cerise sur le gâteau. C’est en posant le pied sur la dernière marche, après avoir franchit la porte, fait quelques pas dans le couloir et contourné une arcade que je pu réaliser la grandeur du spectacle qui s’offrait à mes yeux ! »

« Un arbre comme je n’en ai pas encore jamais vu se dressait dans une imposante posture, un rescapé vêtu d’un manteau d’épines d’un vert luisant, un tronc droit et régulier plus ovale que cylindrique, légèrement sillonné et d’un gris tendant vers le teint du hêtre avec un houppier dense et fourni en branches arquées. »

« Quoique complètement découvert, le cloître est encore presque complet ; ses arcades en plein cintre reposent sur des piliers carrés ; chaque côté, formant huit travées, à 75 mètres de longueur. Ce cloître ruiné est intéressant à voir et mérite bien d’être conservé. »

« Un tour de tronc égal à 2,09 m pour une taille dépassant de peu les 11 m de hauteur, bien que je pense que le fût dut être élagué par le passé afin d’avoir une hauteur libre sous les branches, je dois dire que le résultat est du plus bel effet. »

« Quand mon collègue me demanda ce que c’était comme essence je dus lui démontrer à deux fois qu’il était en face d’un houx hors-normes, c’est vrai que la rencontre peut être confuse, car on ne trouve pas tous les jours de tels houx, de plus certaines feuilles du bas ne présentaient pas de piquants ou du moins de manière beaucoup moins prononcée. »

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Promenons-nous en Touraine

Décidément l’Indre-et-Loire se dévoile à grand pas [1], Christian nous emmène encore une fois explorer son département [2], comme d’habitude plusieurs reportages à suivre, et il y a quelques découvertes de premier plan, avec notamment le vieux chêne de La Casse…

Chêne de La Casse 1Chêne de La Casse 2 - 2006 © Stéphan Bonneau

Environ 400 ans. Il mesure 15 m de haut pour  7,15 m de circonférence à 1 m du sol. [3]

Chêne de La Casse 3Chêne de La Casse 4

Il avait été élagué à gauche par l’EDF. Cela a du affaiblir l’arbre.

« C’est un gros et vieux chêne pédonculé que l’EDF n’a pas respecté en l’amputant de façon indigne. C’est un chêne creux qui a environ 400 ans, c’est un vieil arbre fait d’autant de terre que de bois pour reprendre une expression de Jules Renard dans son Journal (1er octobre 1898). A l’aide d’une échelle la famille occupant la ferme voisine descend dans le tronc creux prélever du terreau pour ses fleurs, probablement au grand dam des larves de pique-prunes (Osmoderma eremita), le scarabée qui se reproduit dans ce type de milieu et dont la nécessaire protection a retardé de trois ans la construction d’un tronçon de l’autoroute A 28. »
(Photo 2 & texte tirés du livre Arbres remarquables en Touraine)

  • Le chêne pédonculé de La Forge, Vou.

Ce chêne mesure 23 m de haut et son tronc a une circonférence de 5,30 m. [3] Lire la suite

Virée arboricole en Indre-et-Loire

Retournons avec Christian en Indre-et-Loire, car bien qu’il ne soit pas dendrologue, il pense au blog à chaque fois qu’il croise un arbre historique ou répertorié comme arbre remarquable. Et comme il vient de découvrir un site internet qui tient à jour une banque de données concernant les arbres remarquables de son département [1], les reportages seront dorénavant complets.

  • Les chênes de Saint-Antoine-du-Rocher.

deux chênes pédonculés situés à La Borde sur la commune de Saint-Antoine-du-Rocher.

Mesurés en 2001, leurs troncs affichaient tous deux 6,25 mètres de circonférence à 1 mètre du sol, c’est étonnant cette similitude (le deuxième chêne est malade).

  • Le châtaignier de la Championnière à Veigné.

Mesuré en 2004, son tronc avait une circonférence de 8,50 mètres à 1,30 mètre du sol. Un vieux châtaignier au tronc vrillé dont l’âge est estimé à 300 ans. Lire la suite

Le houx du château de Troussay, Cheverny (Loir-et-Cher)

Découvert dans le livre consacré aux arbres remarquables du Loir-et-Cher [1], voici un houx dont les dimensions peuvent laisser rêveur. Ne connaissant personne sur Cheverny, j’ai tout d’abord contacté Laura qui exploite les anciennes vignes du château de Troussay [2], par la suite elle me mettra en relation avec Etienne le propriétaire des lieux qui a naturellement accepté de devenir reporter. (clic les photos)

Une circonférence de 1,69m pour 8 mètres de haut, et serait âgé de plus de 200 ans !

Si le houx est le plus vieil arbre du château de Troussay, prenez le temps de vous attarder dans le parc, de beaux individus vous y attendent (marronnier rose, séquoia, sapin…).

Merci pour la découverte Étienne, car il s’agit là d’un des plus vieux houx de France.

D’autres arbres remarquables sont à découvrir sur la commune : l’allée aux Dames plantée de séquoias, et le célèbre tilleul des familles du château de Cheverny (9,50 m circ).

Houx d’Anjou (Maine-et-Loire)

Au fur et à mesure de ses explorations, il est arrivé à Gilles de croiser régulièrement une essence plus discrète que celles qu’il recherche habituellement. “Le houx est une essence de sous-bois qui pousse lentement, aussi, est-il toujours étonnant d’en découvrir certains dont la taille atteint celle de jeunes arbres.”

1 – “Tout d’abord, je suis retourné au parc du frêne à Savennières [1]. J’avais, semble-t-il omis de remarquer un gros houx à cause de la présence du platane. Au fond du parc, je l’ai enfin trouvé. D’abord un soir en passant. Pas assez de lumière pour une vue d’ensemble, mais de près au flash, le résultat est intéressant. (clic les photos)

Finalement, il mesure 90cm tout rond à 1m30. Ce n’est pas un géant parmi les houx, mais il s’élance sur au moins 15 mètres de haut ce qui n’est pas banal.”

2 – “Tout aussi haut, un bosquet de houx en forêt de Brissac. On y distingue un couple de 62 et 53cm de circonférence à 1m30 ainsi qu’un troisième pied à leur gauche de 65cm.

En arpentant de long en large cette forêt cet hiver, j’ai été intrigué par cette grosse ombre au milieu des chênes sans feuilles. Je ne serais pas catégorique, mais il peut s’agir du plus gros ensemble de houx de cette forêt dans laquelle l’espèce est par ailleurs fort bien représentée. Je ne fournis pas encore la localisation, car celle-ci viendra lors d’un prochain article spécialement dédié à la forêt dans son ensemble.” Lire la suite