De sa virée en Bretagne, Sisley ne nous avait pas encore dévoilé toutes ses trouvailles…
« Le dernier reportage breton est très révélateur de notre recherche des vénérables, mais derrière les célébrités se cachent parfois quelques arbres un peu plus cloitrés. »
« Pour vous le démontrer, je vous emmène dans les terres d’Ile et Vilaine et plus précisément dans un petit village au sud-ouest de Dol de Bretagne nommé Le tronchet où non loin en périphérie, existe une abbaye dite Notre-Dame du Tronchet qui selon l’histoire daterait de la moitié du XVIIIe siècle, jadis on pouvait en voir une autre située à 200 m et qui perdura du XIIe au XVI siècle mais de cette période il ne reste quasiment plus rien pour en témoigner. »
« C’est aux Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur que l’on doit aussi la translation de l’abbaye du Tronchet là où se trouve aujourd’hui le bourg de ce nom. Primitivement, le monastère avait été construit dans un lieu marécageux et malsain, au fond d’une vallée ; les maladies y étaient fréquentes, ce qui détermina les religieux réformateurs à construire un nouvel établissement sur une colline voisine, dans des conditions plus salubres. La première pierre des bâtiments conventuels fut bénite le 11 juillet 1642 par le prieur claustral dom Navarin. Mais la première pierre de l’église abbatiale ne fut posée qu’en 1659, et tout l’édifice ne fut achevé qu’en 1679. »
(D. Germain, Histoire ms. mon. B. M. de Truncheto)
« C’est donc par une magnifique journée de mai dernier, qu’avec un camarade, je poussais le portail de l’enceinte calme et verdoyante. Je fus agréablement surpris de constater la beauté des lieux, un écrin de verdure composé de jardins arborés et pour seul son, l’on pouvait entendre le bourdonnement des abeilles sur les lavandes. »
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« Cette reposante balade, nous amena vers la structure principale, une église aujourd’hui paroissiale collée à un cloître ouvert et une dépendance massive de l’autre côté. »
« De prime abord l’ensemble me paru fort bien mis en valeur, mais pour le non initié, un élément du décor allait si on peut dire poser la cerise sur le gâteau. C’est en posant le pied sur la dernière marche, après avoir franchit la porte, fait quelques pas dans le couloir et contourné une arcade que je pu réaliser la grandeur du spectacle qui s’offrait à mes yeux ! »
« Un arbre comme je n’en ai pas encore jamais vu se dressait dans une imposante posture, un rescapé vêtu d’un manteau d’épines d’un vert luisant, un tronc droit et régulier plus ovale que cylindrique, légèrement sillonné et d’un gris tendant vers le teint du hêtre avec un houppier dense et fourni en branches arquées. »
« Quoique complètement découvert, le cloître est encore presque complet ; ses arcades en plein cintre reposent sur des piliers carrés ; chaque côté, formant huit travées, à 75 mètres de longueur. Ce cloître ruiné est intéressant à voir et mérite bien d’être conservé. »
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« Un tour de tronc égal à 2,09 m pour une taille dépassant de peu les 11 m de hauteur, bien que je pense que le fût dut être élagué par le passé afin d’avoir une hauteur libre sous les branches, je dois dire que le résultat est du plus bel effet. »
« Quand mon collègue me demanda ce que c’était comme essence je dus lui démontrer à deux fois qu’il était en face d’un houx hors-normes, c’est vrai que la rencontre peut être confuse, car on ne trouve pas tous les jours de tels houx, de plus certaines feuilles du bas ne présentaient pas de piquants ou du moins de manière beaucoup moins prononcée. »
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