Le Cormier et le Poirier de Saint-Christophe-sur-Roc (Deux-Sèvres)

« Depuis que Sisley nous enchante régulièrement avec ses fabuleuses découvertes en Cormier, je rêvais secrètement d’en trouver un moi aussi. Mais pas si facile que ça de trouver celui qui supportera la comparaison avec ceux de mon ami. Et puis par un beau jour d’avril alors que nous promenions le chien par ces petits chemins creux qui entourent la maison, un lapin passa devant la truffe de Cannelle. Celle-ci se mit alors aussitôt à ses trousses et disparut de notre vue en pénétrant dans une prairie où j’étais déjà entré autrefois pour mesurer deux frênes. »

« Ce coup-ci, je dus pousser un peu plus loin et traverser une haie pour retrouver mon chien. »

« Et c’est là, à quelques 800m de chez moi que j’ai découvert grâce à mon chien cet arbre tant rêvé depuis des mois. Un cormier superbe avec un beau houppier bien formé et en bonne santé.

Le bonheur ! Et, cerise sur le gâteau, un peu plus loin dans la haie un poirier pas vilain du tout. Le temps de profiter de ces découvertes, Cannelle était de retour bien essoufflée et bredouille. »

« Merci mon chien ! Retour à la maison pour récupérer de quoi dégager un peu les troncs sous les ronces, faire quelques photos et mesurer tout ça. Comment avais-je pu passer à côté de ces deux arbres depuis des années sans jamais les remarquer ? »

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Le poirier palissé du château d’Acquigny (Eure)

Il y a quelques semaines nous avions échangés en commentaires sur un poirier palissé renommé, et à la vue de la photo du phénomène je regrettai qu’il n’y ait pas de reporters dans l’Eure… Du coup j’ai envoyé un courrier au château d’Acquigny [1] afin de leur demander de l’aide pour ce reportage, et Agnès m’a répondu avec enthousiasme.

« Ce poirier palissé daterait de la création du potager dont les murs ont été construits en 1745 par Pierre Robert le Roux d’Esneval, Président à mortier au Parlement de Normandie, connu sous le nom de monsieur d’Acquigny. Nous avons d’autres poiriers intéressants du 18ème siècle dans ce potager verger avec 15 ou 20 branches… »

« Nous n’avons pas pu retrouver la variété ancienne de ce poirier dont les poires sont excellentes. Son tronc mesure 1,06 mètres tour, et il a à ce jour 30 branches palissées. »

« Je vous enverrai des photos des poires qui ne sont pas encore consommées et qui sont rangées dans le fruitier qui date de la même époque. »

Dans le parc, il existe d’autres arbres tout à fait remarquables à rencontrer :

  • deux sophoras du japon plantés en 1768 de plus de 4 et 5 mètres de tour,
  • des platanes horticoles dont un dépassait les 47,50 mètres en 2002 lorsqu’il a été répertorié par Frank Picard, Président de l’Association des Jardins botaniques de France,
  • des platanes à tendances d’orient de plus de 8m de tour,
  • un platane d’occident du début du 18ème siècle…

Merci pour les photos de ce phénomène Agnès, un poirier conduit en espalier [2] avec une remarquable forme de candélabre, le nombre de branches palissées est incroyable, quelle envergure ! C’est vraiment beau, et cela témoigne du savoir-faire des jardiniers.

Envie de vous rendre dans l’Eure pour visiter ce château, toutes les infos sur leur site ici.

Le poirier du château de Vardes, Neuf-Marché (Seine-Maritime)

Retrouvons Sébastien pour une nouvelle découverte de taille en Normandie !

« Ton article sur le poirier magique tombe bien ! Au mois de mai, j’en ai trouvé un… »

« La recherche de fruitiers anciens est passionnante. Plus on en trouve, plus on en apprend sur eux, et plus on a envie de les protéger. Le poirier est une des espèces les plus attrayantes parmi les fruitiers, notamment grâce à sa longévité. Il est couramment admis qu’il peut vivre de 200 à 300 ans et d’autres sources indiquent des âges plus avancés. Alors quand un plan de randonné [1] évoque un spécimen de 400 ans à Neuf-Marché, on est forcément intrigué. Le voyage s’imposa donc pour vérifier. »

« Une fois sur place, l’émerveillement est total. L’arbre se situe au milieu d’un herbage avec point de vue sur un château du XVIIème siècle, un paysage tout simplement magnifique. »

« De plus près, on se rend compte que la croissance de cette arbre est fortement ralentie depuis plusieurs années. En effet, le tronc est complètement creux [2][3] et présente de nombreux bourrelets. Les branches charpentières ont disparu [4]. L’écorce, largement fissurée sur les branches, l’est beaucoup moins sur le tronc. Le troupeau de bovin est probablement à l’origine de ce polissage. »

« L’histoire de ce poirier est certainement liée à celle de la ferme de Vardes toute proche. »

« Il ne serait probablement plus vivant aujourd’hui s’il n’avait pas fait l’objet de certaines attentions. Un muret soutenant ce vieillard et un cerclage métallique ajoute du charme à cet arbre singulier. Il est à noter que ce cerclage usé par le temps ne joue aujourd’hui plus qu’un rôle purement esthétique car il ne fait pas le tour complet. L’arbre a-t-il réussit à se libérer en gonflant son torse ? »

« C’est marrant de voir comment ce poirier cherche à ne faire plus qu’un avec le minéral. »

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L’if-chapelle et l’if-oratoire, La Haye-de- Routot (Eure)

Bien que l’inventaire mené avec le blog avance à grands pas, il reste encore de nombreux arbres emblématiques qui n’ont toujours pas été présentés. C’est le cas des deux ifs de La Haye-de-Routot en Normandie, deux arbres millénaires auxquels Sébastien a rendu visite.

Ces deux Ifs communs (taxus baccata) aux troncs creux poussent au centre du bourg, dans le cimetière, entre l’église Paroissiale Notre-Dame et de la grand-rue du village. Ils ont été aménagés au cours de la seconde moitié du XIXème siècle, pour l’un en chapelle, pour l’autre en oratoire. Leur âge est généralement estimé entre 1400 et 1600 ans mais, ces datations étant incertaines, les 1000 ans paraissent plus probables pour les deux spécimens.

« De nombreux arbres antiques en Normandie sont devenus des hauts lieux de culte. Les ifs de La Haye-de-Routot en sont un bel exemple. Pour y accéder je m’y suis rendu en traversant le massif forestier de Brotonne qui contient plusieurs arbres qui méritent d’être vus. »

« Dés qu’on arrive dans ce charmant petit bourg, on a qu’une hâte, c’est de découvrir le cimetière. C’est deux ancêtres ne déçoivent pas quant on les découvre pour la première fois. Leurs houppiers sont phénoménaux. Grâce à leur ampleur, une bonne partie des tombes se retrouve sous leurs ombres. »

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Poirier champêtre, Kleinvillars, Baden-Württemberg (Allemagne)

Lorsque nous nous étions rejoint à Niort pour le festival de la biodiversité [1], Sisley avait ramené quelques photos d’un poirier fantastique rencontré lors d’une virée en Allemagne, et nous étions restés « baba » devant ce fruitier d’exception, car bien qu’il nous ai déjà présenté des poiriers hallucinants [2], vous le verrez, celui-ci est vraiment hors-normes !

« De retour dans le flot des dévoilements, aujourd’hui c’est un arbre qui encore une fois défraye la chronique, et pourtant après avoir présenté le tilleul de Linn [3], l’enjeu était de taille, mais sait-on seulement ce que ma vieille malle abrite comme individus ?! »

« Une fois n’est pas coutume, c’est avec mon frère que j’ai rendu visite à une sommité du règne végétal du large groupe des fruitiers de culture. Revenant de l’ouest de Stuttgart par une journée plus que pluvieuse, et ayant essuyé un échec lors de la recherche d’un hêtre monumental de 8,10 m de tour (on tomba tout de même sur un hêtre de 4,38 m de circonférence), la chance nous sourit quand arrivé vers le milieu de l’après-midi des passages ensoleillés firent leurs apparitions. »

« Il y a quelques années encore j’aurai eu la chance de faire un crochet pour voir le plus gros cormier d’Allemagne [4], mais il a subit une forte tempête et comme son ancrage du houppier était affecté, la masse du branchage n’a supporté la turbulence. (C: 4,20 à 1 m). Au vu de ce qu’il en reste, le titre revient à un exemplaire d’Ockstadt au Nord de Francfort. »

« Donc en revenant de Stuttgart en allant vers Karlsruhe on pique à mi-chemin en venant de Pforzheim dans la campagne boisée et l’on se rend vers le village de Kleinvillars, arrivé à proximité, on bifurque avant la voie de chemin fer à gauche juste avant l’entrée du village, on la longe sur quelques dizaines de mètres sur un chemin champêtre pour déboucher sur une vieille ligne de fruitier, témoignant de la présence d’un ancien verger de hautes-tiges. »

« À peine arrivé dans la zone, une forte présence s’exerçait sur les lieux, je n’eus pas besoin de fouiller de long en large, car le maître des lieux nous attendait au porche, un très solide poirier domestique. De mémoire de chercheur de fruitiers, mis à part les gros cormiers et le pommier disparu je n’ai jamais eu une telle sensation de démesure, cet exemplaire est tout simplement un hors catégorie, une belle écorce crénelée ressemblant un peu à du vieux saule blanc ou du robinier tandis que les branches sont plus régulières dans la disposition des rithydomes, une fourche à deux robustes charpentières, une hauteur frôlant les 16,5 m et plusieurs circonférences que voilà : 5,40 m à 1 m du sol / 5,57 m à 1,50 m / et 2,50 m pour la base de la plus grosse branche maîtresse ! »

« Cet arbre est un véritable musée des fruitiers anciens à lui tout seul, on y voit quasiment tous les critères de remarquabilité : une grande hauteur, un fort tour de tronc, une greffe haute (2,50 m) et un port libre. »

« Vous pouvez voir que la greffe est tout à fait particulière par ses contrastes de développement, en effet le porte-greffe à évolué de manière significative alors que le greffon à du être un peu plus limité ou a démarrer avec une certaine lenteur. »

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Le vieux poirier de Varengeville-sur-Mer (Seine-Maritime)

Continuons d’explorer la Normandie et ses arbres hors-normes avec Sébastien.

« Il y a quelques temps tu nous as fait part dans un avis de recherche [1] de la présence d’un vieux poirier à Varengeville-sur-Mer. Encouragé par Sisley le 17 juin dernier [2], je me suis senti obligé de faire le déplacement. Eh bien merci, l’arbre en question vaut bien le détour. »

« Avant d’y aller, une petite analyse sur une carte m’a permis de déterminer sur quelle route se trouverait l’arbre (route Sainte Marguerite). Sur place, il ne faut pas longtemps pour trouver ce fruitier qui saute aux yeux tellement il est majestueux. »

« J’aurais aimé demander des renseignements sur l’histoire de cet ancêtre, mais il était tard, et je n’ai pas vu les habitants des maisons toutes proches. Ce poirier se trouve dans un endroit charmant. Ce vénérable producteur de petites poires rondes est encerclé par d’épaisses chaines qui lui ont permis de traverser les siècles. »

« Il est fort probable que ces fruits servent ou ont servi à produire une boisson pétillante… Son tronc est fortement creusé par l’âge et de multiples petites pousses au pied de l’arbre semblent attester de sa bonne vigueur. En tout cas, cette année il était couvert de poires. »

« Désolé, je n’ai pas mesuré au plus étroit, mais comme on peut le voir sur la photo.
Résultat : Stupéfiant ! Une circonférence de 5,00 m tout rond à 1,30 m du sol. »

Alors sur ce coup-là, tu as bien fait de suivre la piste de Sisley, merci pour ce reportage Sébastien ! Effectivement, il s’agit d’un superbe poirier, un vieux bonhomme creux, bardé de chaînes et qui pourtant fructifie encore abondamment. De tous les poiriers présentés sur le blog [3], c’est le premier à enfin arriver de l’Ouest du pays, mais c’est aussi le seul à être ainsi cabossé par les ans, à n’en pas douter : un vénérable poirier !