Lorsque nous nous étions rejoint à Niort pour le festival de la biodiversité [1], Sisley avait ramené quelques photos d’un poirier fantastique rencontré lors d’une virée en Allemagne, et nous étions restés « baba » devant ce fruitier d’exception, car bien qu’il nous ai déjà présenté des poiriers hallucinants [2], vous le verrez, celui-ci est vraiment hors-normes !
« De retour dans le flot des dévoilements, aujourd’hui c’est un arbre qui encore une fois défraye la chronique, et pourtant après avoir présenté le tilleul de Linn [3], l’enjeu était de taille, mais sait-on seulement ce que ma vieille malle abrite comme individus ?! »
« Une fois n’est pas coutume, c’est avec mon frère que j’ai rendu visite à une sommité du règne végétal du large groupe des fruitiers de culture. Revenant de l’ouest de Stuttgart par une journée plus que pluvieuse, et ayant essuyé un échec lors de la recherche d’un hêtre monumental de 8,10 m de tour (on tomba tout de même sur un hêtre de 4,38 m de circonférence), la chance nous sourit quand arrivé vers le milieu de l’après-midi des passages ensoleillés firent leurs apparitions. »
« Il y a quelques années encore j’aurai eu la chance de faire un crochet pour voir le plus gros cormier d’Allemagne [4], mais il a subit une forte tempête et comme son ancrage du houppier était affecté, la masse du branchage n’a supporté la turbulence. (C: 4,20 à 1 m). Au vu de ce qu’il en reste, le titre revient à un exemplaire d’Ockstadt au Nord de Francfort. »
« Donc en revenant de Stuttgart en allant vers Karlsruhe on pique à mi-chemin en venant de Pforzheim dans la campagne boisée et l’on se rend vers le village de Kleinvillars, arrivé à proximité, on bifurque avant la voie de chemin fer à gauche juste avant l’entrée du village, on la longe sur quelques dizaines de mètres sur un chemin champêtre pour déboucher sur une vieille ligne de fruitier, témoignant de la présence d’un ancien verger de hautes-tiges. »

« À peine arrivé dans la zone, une forte présence s’exerçait sur les lieux, je n’eus pas besoin de fouiller de long en large, car le maître des lieux nous attendait au porche, un très solide poirier domestique. De mémoire de chercheur de fruitiers, mis à part les gros cormiers et le pommier disparu je n’ai jamais eu une telle sensation de démesure, cet exemplaire est tout simplement un hors catégorie, une belle écorce crénelée ressemblant un peu à du vieux saule blanc ou du robinier tandis que les branches sont plus régulières dans la disposition des rithydomes, une fourche à deux robustes charpentières, une hauteur frôlant les 16,5 m et plusieurs circonférences que voilà : 5,40 m à 1 m du sol / 5,57 m à 1,50 m / et 2,50 m pour la base de la plus grosse branche maîtresse ! »

« Cet arbre est un véritable musée des fruitiers anciens à lui tout seul, on y voit quasiment tous les critères de remarquabilité : une grande hauteur, un fort tour de tronc, une greffe haute (2,50 m) et un port libre. »
« Vous pouvez voir que la greffe est tout à fait particulière par ses contrastes de développement, en effet le porte-greffe à évolué de manière significative alors que le greffon à du être un peu plus limité ou a démarrer avec une certaine lenteur. »
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