Parc paysager de Schoppenwihr, Ostheim (Haut-Rhin)

Direction le Haut-Rhin, Sisley se propose de nous faire découvrir un parc arboré qu’il a visité au printemps avec Francis (comme il y avait plein de clichés j’ai opté pour un diaporama).

« Par une splendide journée de début avril, j’accompagnai notre cher Francis dans un dendro-trek et il ne se doutait pas une seule seconde de ce qu’il allait découvrir quelques heures plus tard. On visita pas mal de belles choses dans la matinée et le début d’après-midi (des articles seront bien entendu à la clé !) et 16h venue, je lui proposai un dernier arrêt, mais pas un comme les autres, le genre qui vous stoppe pour quelques demi-heures ! »

« On dut toutefois se dépêcher mais à la manière de reporters assidus ! En effet le parc fait pas moins de 40 hectares et les spécimens sont disséminés aux quatre coins de l’ensemble. »

« Une fois la grande allée de platanes traversée, on entre dans la cour du château, à notre gauche se tient un magnifique exemplaire de ginkgo biloba [1][2], qui semble ne plus être de prime jeunesse tout en ayant conservé une allure grandiose. Quelques pas plus loin nous amènent à contempler un spécimen de sophora du Japon qui malgré des dégâts de branchages semble avoir une certaine vivacité [3][4]. A peine retourné nous apercevons un chêne remarquable [5], moi et Francis constatons que la virée va être plein de surprises. Nous traversons des sentiers ombragés, en rencontrant un beau sycomore, un platane pour déboucher sur un étang, fièrement gardé par le doyen des lieux, un cyprès chauve comme j’en ai pas encore vu [6][7]. Sa silhouette et ses pneumatophores font qu’on ne peut se tromper sur son identification, il serait l’un des plus vieux d’Europe ! Le trajet continue et passant à côté d’un trio de platanes nous rejoignons un second chêne [8], tout aussi princier, et la moitié n’a pas encore été parcourue ! »

« En chemin, un jardinier du domaine nous informe que la pièce maîtresse du parc n’est pas loin, un chêne d’environ trois siècles, qui du être l’un des premiers arbres plantés ou déjà présent avant la ferme. En manquant un peu de qualificatifs, je dirai simplement que pour le troisième chêne vu, on va de plus en plus haut dans la prestance [9][10]. »

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« Continuant, un autre sujet nous interpelle, un vaste platane [11] qui nous amène tout bonnement à observer un gros cèdre du Liban [12] à la forme ne manquant pas de rappeler un chandelier. Arrivé au fin fond du territoire, nous rebroussons chemin pour explorer le côté sud. Tout en passant non loin d’un fameux hêtre, on rejoint le château et tombons au pied d’un mur où vit un curieux spécimen appelé vernis du Japon (toxicodendron vernicifluum ou rhus verniciflua) un arbre rare et singulier [13][14]. Puis on fait la rencontre d’un exemplaire de mélèze d’eau (metasequoia glyptostroboides) de belle taille [15], avant de poursuivre vers une lisière abritant un vieux chêne [16], le quatrième, qui semble avoir du mal à redémarrer, il est le dernier d’un trio, nous avait expliqué le jardinier. Ayant fait maints kilomètres, c’est en sortant du bois, qu’on remarqua un dernier arbre, et sur le coup, pas des moindres, un bel orme champêtre [17], fixant la limite du domaine, mais assez discret pour passer inaperçu aux yeux des plus distraits. »

« Le descriptif a été en somme assez rapide et non exhaustif, seulement c’est par souci de volume que j’ai décidé de faire plus simple. Des individus sont indiqués dans une brochure (ci-joint) avec le plan du parc et si je n’ai pas mis tous les arbres, c’est que certains ne me semblait pas correspondre au profil de la remarquabilité. »

Mesures des différents arbres :

  • Ginkgo biloba : C 4,65 m/ H > 12 m / > 150 ans
  • Sophora du Japon : C 3,99 m/ H > 15 m / > 150 ans
  • Chêne pédonculé 1 : C 4,84 m / H > 24 m/ > 250 ans
  • Érable sycomore : C 3,69 m / H > 20 m/
  • Platane 1 : C 5,28/ H> 22 m/ > 150 ans
  • Cyprès chauve : C 6,09 m à 1,1 m/ H > 25 m / > 150 ans
  • Chêne 2 : C 4,63/ H > 28 m/ > 200 ans
  • Chêne 3 : C 5,50/ H > 30 m/ > 300 ans
  • Platane 2 : C 5,53 m/ H > 27 m/ > 150 ans
  • Cèdre du liban : C 4,90 / H > 25 / > 150 ans
  • Vernis du Japon : …… (dispo prochainement )
  • Metasequoia : C 3,20 m à 1,1 m/ H > 14 m/ > 60 ans
  • Chêne 4 : C 5,50 m/ H > 30 m / > 275 ans
  • Orme champêtre : C 3,99 m à 0,8 m ; tronc principal ~ C 2,35 m / H > 15 m/ > 120 ans

« Le domaine du château est entretenu de manière responsable, on pratique la fauche tardive, des parties sont laissées à elles mêmes et des parcelles sont cultivées en bio. »

« Une réserve naturelle compose la partie au sud-est du parc, c’est en fait une réserve naturelle comprenant un bois humide avec maints ruisselets. »

Plus d’infos sur la bourse aux plantes annuelle et bien des infos sur ce blog.

Indications pour la localisation de trois arbres :
– rond jaune : orme champêtre/ rond bleu clair : chêne n°4/ rond bleu foncé : chêne n°2.

 

Historique du parc [18] :

Un grand parc a l’Anglaise, ravagé pendant la libération de Colmar, Schoppenwihr, est devenu le rendez vous des amoureux de grands arbres. Ces spécimens spectaculaires de taille, d’essence et de beauté, mettent en valeur un paysage romantique bien compose qui devient d’autant plus vivant qu’il n’y a plus de château pour lui voler la place.

Vers 1750, Schoppenwihr est une grande ferme isolée au milieu de laquelle s’élève une belle demeure Alsacienne un parc se dessine autour d’elle : certains arbres sont mis en valeur, des perspectives s’ouvrent vers les plus belles vues des Vosges une petite rivière se détourne pour alimenter un étang.

Cent ans plus tard Schoppenwihr est entièrement remanié la rivière alimente maintenant quatre étangs, les perspectives sur les Vosges se transforment en larges prairies ou trônent des chênes déjà centenaires. La grande allée de platanes est créée et des arbres rares et exotiques des quatre coins du monde sont plantes : Ginkgo, Sophora d’Asie, Cèdres du Liban, Taxodiums, Liquidambars, Chênes Rouge d’Amérique, quelques Hêtres Pourpre et une centaine d’ifs. Vers 1900, le parc qui arrive a maturité est splendide. Un jardin clos derrière la Maison Alsacienne abrite des serres et un immense potager fleuri ; c’est l’age d’or de Schoppenwihr.

Vers 1930, le paysagiste, Achille Duchene se voit confier la tache d’embellir le parc ; il va se concentrer sur les espaces «vides » qu’il considère comme indispensable au succès d’un grand parc.

15 ans plus tard, le parc devient le théâtre des plus violents combats de le poche de Colmar, la ferme et le château sont détruits et le parc au printemps 1945 ressemble a un paysage lunaire. Les arbres ont beaucoup souffert, certains chênes de 200 ans sont réduits à l’état de bâtons sans branches, leurs troncs éventrés par des obus, Schoppenwihr est en ruine.
____

Merci beaucoup pour tous ces spécimens remarquables dévoilés, que d’arbres ! Je comprends aisément que c’était un arrêt qui dure quelques demi-heures (rires). Quelle journée ça a dû être avec Francis, je n’ose imaginer le nombre de ligneux que vous avez rencontré sur votre chemin… En tout cas, j’ai hâte de découvrir le vernis du Japon en détail…
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Mise à jour, janvier 2011 Sisley est repassé par ce parc.

Et comme prévu, les données concernant le vernis du Japon ainsi qu’un chêne rouge d’Amérique, un sequoiadendron , un chêne pédonculé et un hêtre pourpre dont il ne reste pas grand chose.

– Vernis du Japon : 1,64 m au max et 1,30 pour le plus étroit des troncs et pas d’âge ? Certainement plus de 70-90 ans…

– Chêne rouge d’Amérique : 3,70 m/ > 20 m/ > 100 ans
– Hêtre pourpre : 3,90 m/ > 5 m/ > 120 ans

– Chêne pédonculé: 4,10/ > 20 m > 150 ans
– Sequoiadendron : 4,45 m/ > 20 m/ > 90 ans

16 réflexions sur “Parc paysager de Schoppenwihr, Ostheim (Haut-Rhin)

  1. Sisley

    Merci, c’est vraiment cool !!

    J’aurai des données toutes fraîches dimanche soir, mon frère va se charger des mesures manquantes sur des spécimens que j’ai oublié de m’attarder.

     » En 1630, une grande partie de Schoppenwihr était occupée par des bois et des marécages. De 1639 à 1649, une grande partie des terres cultivées a été ravagée successivement par les Suédois, par les Impériaux et par les Français.
    . Par un acte datant du 8 Mai 1649, nous lisons que Jean Guillaume Gueldrich de Sigmarshoffen devint propriétaire unique du domaine alors « abandonné, inculte et en friche ». »

    Un parc fondé sur des bases plutôt non prometteuses et maintenant s’y tient un petit chef d’oeuvre. Le gros chêne a peut-être vu le jour dans cette forêt marécageuse !

  2. Yanick

    Quel tir groupé !!!
    J’aimerai bien voir le sycomore, 3.69m c’est pas d’la roupie de sansonnet !!!
    La photo du chêne en contre plongée est superbe.Vous ne deviez plus savoir où donner de la tête toi et Francis.
    Un parc extraordinaire !!!

    1. Sisley

      Aussitôt demandé, aussitôt exécuté (la photo d’ensemble est très médiocre) :

      http://picasaweb.google.com/filipendula9550/Sycomore#

      Oui, arrivé en fin de journée, je ne comptais plus les arbres mesurés, photographiés, des dizaines !!
      Mais ce n’est vraiment pas un endroit où l’on passe à côté sans y faire un saut.
      Mais pour un bon amateur, comptez toutefois dans les 3h30 pour bien apprécier les lieux.
      _ _ _ _
      P.S : merci pour l’expression, je ne connaissais pas ! (lol)

  3. Superbe ! Quel ensemble!
    Un endroit qu’on ne veut plus quitter une fois qu’on y est.
    Et décidément, j’aime bien les chênes…
    Super idée le diaporama, ça renouvelle un peu la présentation!
    A propos de Vernis du Japon, j’en avais un sous le coude, et je l’envoie de ce pas!

  4. Richet sébastien

    Alors là bravo ! Quand 2 bons reporters s’associent, on voit le résultat…
    C’est très intéressant de voir l’âge des arbres avec à coté leurs circonférences. Le tulipier, le liquidambar et le séquoia sont-il de la même époque ? Sont-ils trop petit pour être présenté ?
    Se doit être un spectacle grandiose à l’automne.

    1. Sisley

      Merci !

      Le tulipier et le liquidambar sont plus jeunes et présentent des circonférences assez communes, le sequoia je ne l’ai pas vu, mais mon frère me donnera les dimensions.

      A l’automne un vrai festival de couleurs vives !
      Erables, liquidambar, ginkgo, cyprès chauve, chêne rouge et pédonculé,.. que de diversités dans les teintes.

  5. Ping : Vernis du Japon, Saint-Georges-sur-Layon (Maine-et-Loire) « Krapo arboricole

  6. Sisley

    Données supplémentaires :

    Vernis du japon, C la plus grosse 1,63 m.
    Chêne rouge d’Amérique, C 3,70 m/ > 80 ans
    Chêne pédonculé, 4,1 m/ > 130 ans
    Sequoiadenron, 4,45 m/ > 90 ans
    Hêtre pourpre (tronc restant avec quelques branches,~ 6 m), 3,90 m

  7. Ping : Les hêtres de Reinhardsmunster, forêt domaniale de Saverne (Bas-Rhin) « Krapo arboricole

  8. Ping : Alisiers blancs, Les Hautes Huttes (Haut-Rhin ) « Krapo arboricole

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