Le chêne des partisans est l’un des arbres mythiques des Vosges avec un âge attribué de 700 ans. De passage dans les Vosges, Gilles s’est donc rendu sur la commune de Saint-Ouen-lès-Parey afin d’en savoir plus. Et là – surprise ! – il découvre qu’il est tombé il y a déjà fort longtemps.
« Si son nom hante encore notre mémoire collective, cela vient du fait que c’était vraiment un arbre hors norme. Sur place, les lieux sont balisés et des panneaux, agrémentés de photographies d’époque, expliquent l’histoire de cet arbre de légende. »
En 1634, les troupes françaises faisant le siège de la forteresse militaire Lorraine de La Mothe, pillent et incendient les villages environnants. Les habitants de Vrécourt, Sauville et Saint-Ouen-les-Parey sont ainsi contraints de se réfugier en forêt. Des groupes de partisans du Duc de Lorraine se forment pour lutter contre les troupes de Louis XIII et se donnent rendez-vous sous ce roi de la forêt, symbole de majesté, de longévité et de force.
Ce chêne multi-centenaire a été étêté en septembre 1926, par une forte bourrasque de vent. La description qu’en fait M. Viard en 1833 dans une lettre adressée à M. Laurent, sous-préfet de Neufchâteau, est la suivante : « Ce chêne a, de circonférence à sa base, 13 mètres, … 5,70m à la naissance de ses principales branches qui se développent à 7,50m du sol… L’élévation de cet arbre est de 33.96m et son envergure de 25m. Son tronc et ses principales branches sont évalués à 171 décistères de bois d’œuvre, non compris 300 décistères de bois de chauffage. »
Vers 1926, un autre texte mentionne qu’il mesure plus de 14 mètres à sa base, 7,50m à la hauteur d’un homme pour une taille totale de 55m. Bien que nous n’ayons pas d’informations sur son âge, nous savons que son patronyme lui fut attribué lors de la guerre de Trente ans.
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Au début de XXe siècle, ce chêne remarquable était classé parmi les curiosités naturelles du département. Plusieurs autres sujets aux dimensions toutes aussi imposantes, bordaient cette tranchée forestière tel, le chêne de la République, le chêne Henrys, le chêne Charles VIII et le chêne Claudot. Ce dernier est le seul subsistant à ce jour.
« En effet, de l’autre côté de l’allée forestière qui mène à la reconstitution en béton de la souche du chêne des partisans, on découvre un beau chêne, bien vivant celui-là. Le chêne Claudot doit son nom à un inspecteur des eaux et forêts de Mirecourt qui le fit classer par décision du Ministre des Beaux Arts en date du 29 Juin 1926. »
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« Voilà un spécimen de plus de 30 mètres de haut que j’ai pu mesurer à 5,10 mètres de circonférence à 1m30. Il correspond au maximum de taille que l’on trouve communément dans nos futaies. Et c’est avec nostalgie que je me dit qu’au début du XXe siècle, ce maximum était supérieur, et qu’il est désormais de plus en plus rare de trouver des chênes forestiers à dépasser cette limite. Souhaitons lui encore une longue existence afin qu’il puisse atteindre les dimensions phénoménales de son illustre prédécesseur et ainsi pérenniser les légendes attachées à ce lieu. »
Ben ça alors, moi aussi j’avais le chêne des Partisans sur mes listes… Merci pour ce reportage Gilles, en plus des photos, tu nous fourni de précieux détails sur l’histoire de cet arbre légendaire. Et puis, quoi de mieux pour fêter le centième article de la catégorie “chênes” que de saluer la mémoire d’un patriarche forestier disparu, et de présenter un plus jeune en bonne santé qui a repris le flambeau… Longue vie au chêne !
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Mise à jour 30août 2010 :
L’association pour La Mothe – forteresse lorraine située à 10 km du chêne des partisans et rasée en 1645 sur ordre de Mazarin après avoir subi 3 sièges – vient de publier un article sur l’histoire et la légende du chêne des Partisans pour son bulletin 2010 « les cahiers de La Mothe ». (J’avais donné mon accord pour l’utilisation d’une photo de Gilles).
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