Alignement de 20 charmes, Vernoux-en-Gâtine (Deux-Sèvres)

« La beauté des arbres ne cessera jamais de me surprendre…

… mais cette fois-ci, j’ai pris une grande claque ! »

« Que dire de ce qui s’est offert à moi quand je suis arrivé dans ce petit pré en creux d’où, l’hiver, une source jaillit pour aller alimenter la Sèvre Nantaise. Ces arbres ne sont pas des géants certes, mais leur ensemble fait que l’on ne peut qu’être ébloui par tant d’élégance. »

« En plus, ces charmes me parlaient ; il y avait là le vieillard voûté appuyé sur sa canne, le vieux couple d’amoureux qui se tenaient par la main…

… le danseur emporté par le tourbillon du vent… Chacun trouvera sa propre interprétation, dans les images qui suivent, car je n’ai plus de mots pour décrire tant de beauté. »

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« Dans un moment comme celui là, j’ai surtout pensé à deux amis que j’aurai bien aimé avoir avec moi pour partager cette découverte. (Aucun de ces arbres ne figure sur un inventaire, je suis donc très heureux d’en faire une nouvelle exclusivité du Krapo arboricole). »
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Explorations estivales dans le département du Lot

Pour fêter comme il se doit le 46ème article exploration du Lot, Julien m’a fait parvenir les données de ses explorations estivales dans le département du Lot. Le résultat est plutôt impressionnant avec 11 arbres vivants et morts de différentes essences.

« Durant les vacances estivales j’ai fait du vélo et lors de mes excursions j’ai découvert deux arbres, le premier est un saule de 5,55 mètres de circonférence qui possède un houppier bien étendu et qui se situe non loin du golf du château de Montal. »

« J’ai aussi découvert un autre arbre, de loin j’ai remarqué sa silhouette se détachant près d’une église, j’ai donc pensé que ça pouvait être un bel arbre, j’ai tout d’abord cru que c’était un chêne mais en me rapprochant j’ai reconnu les feuilles et fleurs du tilleul. »

« Un tilleul non vilain de 4m18 qui trône au milieu d’un cimetière où est aussi implantée l’église ! Cet arbre étant situé sur le lieu-dit Saint-Martin des Bois. »

« L’été a été aussi la saison des sorties en voitures pour les arbres les plus éloignés, à savoir le saule têtard de Thégra [1] et pour répondre à vos interrogations concernant la circonférence j’annonce une circonférence de 6m80 à 1m30 mais la mesure n’est vraiment pas facile à faire et je souhaite bien du courage à ceux qui voudront la mesurer. »

« Cet arbre, étant creux (notamment ses branches), un noisetier a poussé là où il y avait une espèce de sciure dans une des branches (on peut l’apercevoir sur les photos). »

« Deux autres chênes sont venus compléter le rapport de cette sortie, un que j’avais repéré à côté d’un hangar près de l’étang de la prairie à Gramat (4m30 de circonférence). »

« Et puis un autre que j’ai pu découvrir grâce à l’excellent travail de Thierry Maillard sur le patrimoine de la commune d’Issendolus [2]. »

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Charme de Voroux-Goreux, province de Liège (Belgique)

Nouveau détour par la Belgique avec Renaud pour une très belle découverte champêtre…

« Jeudi dernier, il y avait grève nationale des professeurs en Belgique : je suis donc resté à la maison et je me suis dit que j’irai bien mesurer un arbre situé à Voroux-Goreux dont j’avais souvenir qu’il était gros. Il n’avait pas changé depuis ma dernière visite. J’ai commencé par vérifier l’espèce : c’était bien un charme comme je le pensais [1]. »

« C’est un charme qui possède un tronc très court (1,10 m) avant de se séparer en 4 branches (ancienne taille en têtard ?). La cime monte à environs 10 mètres. Le houppier n’est pas rond mais ovale (il est plus allongé sur un axe Est-Ouest). Le tronc possède ce motif si caractéristique qui resemble à des dizaines de petits troncs soudés les uns aux autres. »

« Je n’ai jamais vu un arbre en si mauvais état et qui semblait pourtant en si bonne santé : il est complètement creux et la cavitée est jonchée de pierres à la base. Les 4 branches principales sont pleines de troux qui montrent qu’elles sont complètement vides ou que le bois y est mort [2]. Pourtant, l’écorce de ses branches est toujour bien vivante. Le sol autour de la base est creusé, probalement par les bovidés qui paissent dans la prairie. Ils ne semblent pas venir se frotter sur le tronc mais ils abiment quand même les racines. C’est peut-être aussi à cause d’eux que le tronc semble se replier vers l’intérieur à la base. »

« Petit détail amusant : un pic métallique est visible dans la cavitée du tronc [3]. Je ne sais pas à quoi il servait mais invisible de l’extérieur, l’arbre s’est refermé sur la blessure. »

« Venons-en à ce que vous attendez tous : les mesures. Me semblant énormes, j’ai commencé par la base : 6,10 m ! Fort de cette lancée, j’ai mesuré le tronc à 1,10 m (sous la division), résultat : 4,50 m ! Deux mesures incroyables pour un charme ! »

Superbe découverte, merci pour ce reportage Renaud ! Un charme de toute beauté, avec une circonférence impressionnante pour l’espèce. Un vieux tronc cannelé qui ne peut laisser indifférent, le piétinement des racines par les vaches ne semble pas trop le faire souffrir, ceci dit isolé de la sorte dans un pré, il remplit à merveille son rôle d’arbre de  « chaume » (arbre-reposoir offrant de l’ombre aux troupeaux). Avec un tel spécimen, tu as monté la barre bien haut… Bien que peu élevé, ce charme se classe au même niveau que celui d’Herchies [4][5].

Allée de charmes, Magny (Yonne)

L’avis de recherche pour les arbres de Bourgogne [1] commence à porter ses fruits, je viens tout juste de recevoir des photos d’une allée double de charmes située dans la cour de la mairie de Magny. Un très bel alignement de forme topiaire, avec un houppier hémisphérique.

Une charmille composée de 48 arbres dont un mort, d’une longueur totale de 50 mètres.

Une hauteur de 6 mètres, des fûts de 2 mètres avec des diamètres de 30 cm en moyenne.

À l’extrémité se tient une vierge, rappelant qu’à l’origine ce lieu était un presbytère.

« Il serait intéressant de lancer une recherche sur la date de plantation de ces charmes probablement centenaires qu’une taille régulière a contraint à former ce qui s’apparente à un bonsaï géant. La plantation d’origine était probablement beaucoup plus dense comme en témoigne l’écartement de certains pieds. La disparition d’une partie d’entre eux avec le temps a été compensé au niveau des branches qui s’enchevêtrent pour former une ombre continue de l’ancien presbytère jusqu’à la vierge. » (Alain Desbrosse, Les arbres remarquables de Bourgogne)

Merci pour ces superbes photos Étienne, la vue panoramique est époustouflante et procure l’irrésistible envie d’aller déambuler sous l’ombre généreuse de ces charmes. Premier reportage à nous présenter des topiaires, cet art paysager réalisé par plusieurs générations de jardiniers, offre bien souvent aux regards des spectacles magnifiques. D’ailleurs j’irai surement au cour du printemps visiter les jardins remarquables de Marqueyssac en Dordogne où s’épanouissent 150.000 buis centenaires taillés à la main…

Charmes remarquables, Quantilly (Cher)

(Un article de Gilougarou, l’arpenteur des bois)

Voici une essence absente du blog jusqu’à présent, pourtant le charme commun est bien représenté dans nos campagnes. Certains terroir sont garnis de cet arbre qui fourni un des meilleurs des bois de chauffage (il possède un très haut pouvoir calorifique). Reconnaissable entre mille, le charme commun se distingue grâce aux cannelures hélicoïdales qui parcourent le tronc et les plus grosses branches. (clic les photos)

Le premier sujet du jour, je l’ai pour ainsi dire toujours connu.

Mais quand j’étais petit, j’étais loin de me douter qu’il était tout à fait remarquable : “Bah oui, c’est même pô le plus gros arbre de Quantilly !” C’est vrai qu’une quinzaine de mètre de haut pour autant d’envergure, ça n’a rien d’exceptionnel. Et dans l’absolu, son tour de tronc n’est pas extravagant non plus. Pourtant, relativement à son espèce, il se pose là avec ses 3m90 de circonférence à 1m10 en haut du talus (pas 1m30 cette fois, car une ancienne branche a formé un bourrelet qui aurait faussé la mesure).

Une trogne ou toque de charme magnifique, même pas creusée par les ans et dont les cannelures le long du tronc lui confèrent un aspect bien mystérieux ; limite magique.

Et il ne faut pas aller bien loin pour trouver un autre spécimen intéressant.

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