Les arbres règnent encore sur les dernières forêts primaires tropicales.

Wild-Touch lance la réalisation d’un grand film de cinéma et d’un projet cross média ambitieux, où le botaniste Francis Hallé et le réalisateur Luc Jacquet nous racontent l’histoire de ces derniers grands oasis forestiers de la planète.
Quand le botaniste Francis Hallé rencontre Luc Jacquet, cela fait plus de 20 ans qu’il essaie de monter son projet de film sur les forêts primaires tropicales. Personne pour tenter l’aventure. Alors il lui raconte. « Quand j’ai commencé mon métier de botaniste, on pensait que les forêts étaient une ressource inépuisable. Puis, petit à petit, on les a vues diminuer. Aujourd’hui, je peux dire que dans 10 ans les forêts tropicales primaires auront disparu ». Touché, Luc Jacquet accompagne Francis Hallé en Guyane pour « sentir » ces forêts. Frappé par le monde qu’il découvre, il rentre avec une promesse : « On a très envie de faire un grand film sur les forêts tropicales primaires, pour raconter à tous en quoi ces forêts sont capitales pour notre propre survie et qu’est-ce qu’elles veulent dire aujourd’hui dans toute la dimension de biodiversité qu’elles recèlent ». Un film pour nous faire découvrir cet univers. Parce qu’au fond, qu’est-ce que c’est qu’une forêt tropicale primaire ? « Rien à voir avec l’ère primaire, explique Francis Hallé, une forêt primaire est une forêt qui n’a jamais été abîmée par l’homme, qui n’a jamais été défrichée»
Synopsis du film
Ce film documentaire se place du point de vue des arbres, les « immobiles », ces êtres qui nous proposent par ce film un autre regard sur le monde, un changement d’univers. Ils nous font découvrir une autre manière d’être vivant, à travers des stratégies largement aussi complexes que celles qui régissent nos propres existences d’êtres « mobiles ».
Il raconte les mille ans de la renaissance d’une forêt primaire tropicale, partant d’un chantier forestier brutalement arrêté, jusqu’au retour à l’état initial, l’état parfait où la nature est rendue à son état le plus sauvage, théâtre d’un réseau extraordinaire d’êtres vivants interdépendants les uns des autres.
Ce film est raconté par une voix-off, incarnée à l’image par une jeune femme enceinte que l’on retrouve aux grandes charnières de cette histoire. Sa voix intérieure raconte à son enfant à naître cette épopée de mille ans qui se déroule sous ses yeux. Son récit prend sa source dans cette proposition utopique : et si l’on arrêtait d’abattre la forêt, que ce passerait –il ?
Raconter l’histoire de cette renaissance, c’est en raconter la succession des actions extraordinaires et la contribution de millions d’espèces qui tissent peu à peu des liens qui conduisent cette forêt à l’équilibre.
Cette jeune femme est aussi détachée du réel que le sont les anges « des ailes du désir ». Elle voit sans la contrainte réaliste des yeux humains : perception des mouvements très lents, immortalité , capacité de voir à très petite ou très grande échelle, voler ou pénétrer sous terre…
Son point de vue est à la fois érudit et sensible. Elle sait ce qui se passe, nous le raconte, fixe les enjeux. Elle transmet également son point de vue sensible, son amour pour la forêt perçu par tous ses sens : elle nous dit son amour pour certains moments de la saison, de la journée, le goût de certains fruits, le charme de certains chants d’oiseaux ou de singes.
Le temps du récit est marqué par la vie, de la germination à la mort d’un arbre remarquable de la forêt africaine, le Moabi, l’un des plus beaux arbres du monde. Autour de tous les âges de ce Moabi, l’actrice et des éléments de décors nous donnent l’impression de voir s’écouler mille ans.

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« Les forêts primaires, jamais abîmées, sont des réserves de vie » © Éliane Patriarca / Libération 25 janvier 2011, interview de Francis Hallé.
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