L’orme de Garlan (Finistère)

La Bretagne se décide enfin à nous dévoiler un orme de belle stature…

« Il s’agit d’un orme d’un âge respectueux situé à l’arrière d’un ancienne ferme à Garlan. »

« Pour grandir il a probablement bénéficié des eaux usées d’une écurie, d’une étable et d’une porcherie. Il a poussé à moitié à cheval sur un talus d’un mètre cinquante. »

« À cette hauteur du sol, la circonférence du tronc est de 4,50m. »

« Il a été élagué récemment par des professionnels parce que certaines de ses grosses branches arrivaient au dessus de la ferme. D’autres ormes bien plus petits poussent aussi de part et d’autre sur le talus. »

Merci beaucoup pour cette découverte Pierre, quelle joie d’accueillir enfin un orme breton ! Jusqu’à présent peu d’individus dépassant les 3 mètres de circonférence ont été recensés dans cette région. Celui-ci semble en parfaite santé et bien vigoureux pour son âge, et en découvrant tes photos je me suis pris à espérer que d’autres vieux ormes vivent cachés au cœur d’anciennes propriétés en attendant la venue de reporters…

Cet arbre est installé sur une propriété privée et ne peut se visiter.

Orme de la Saute Cravatte, Vallon-en-Sully (Allier)

Du département de l’Allier seuls les chênes de la forêt de Tronçais [1], et les hêtres fantastiques de l’allée des géants [2] s’étaient montrés  sur le blog, mais c’était sans compter sur la collaboration précieuse de Sébastien qui, en plus d’arbres hors-normes normands [3][4][5], nous avait présenté des peupliers fantastiques de son Bourbonnais natal [6].

• « En avril je t’avais envoyé des photos un peu sombres d’un orme à Vallon-en-Sully sur la route de Montluçon au lieu-dit La Saute Cravatte. Mais suite à une grève passagère aucun article ne fut publié [7]. Depuis, je suis retourné sur les lieux pour prendre d’autres photos en juin. L’herbe avait bien poussé au point de rendre le tronc trapu de cet arbre invisible depuis la route. Les orties, les chardons et les moustiques étaient malheureusement là, mais cette fois, les chevreuils n’étaient plus au rendez-vous comme l’hiver dernier. »

« Visiblement cet orme était autrefois traité en têtard, cependant aucune taille ne semble effectuée depuis plusieurs années. Du coup cette trogne possède un tour de taille plus étroit à la base. Circonférence : 6,50 m à 1,20 m / 7,20 m à 1,50 m. »

« Il n’est pas atteint par la graphiose tout comme les autres ormes de la vallée du Cher et de l’Aumance. Une violente tempête lui a arraché une grosse branche il y a quelques années. Celle-ci est d’ailleurs toujours visible au sol au pied de l’arbre. »

« Cette année là, beaucoup d’arbres périrent. »

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L’orme de Martailly-lès-Brancion (Saône-et-Loire)

Au printemps, Alexis & Béber [1] nous avaient présenté deux arbres normands fantastiques [2][3], aujourd’hui suivons Alexis en Saône-et-Loire pour découvrir un trésor arboricole…

« Après une période de pause, voici le retour des arbres. Ces derniers mois, passés dans le sud de la France à aller de ferme en ferme ont été l’occasion de belles rencontres. Des gens sympa, des paysages majestueux, et comme il se doit des arbres magnifiques. »

« Le premier dont j’ai croisé la route est un orme solitaire qui s’épanouit au milieu des champs sur la commune de Martailly-lès-Brancion. C’est en parcourant le livre « Prodiges de la nature en France » de Georges Feterman qui me guide souvent dans mes voyages sur les routes que son existence à été portée à ma connaissance. » (clic les photos)

« C’est un arbre imposant, au houppier régulier et fourni que j’ai eu le plaisir de découvrir ce jour, alors que je cheminais avec Antoine en direction de la côte méditerranéenne. »

« Les ormes auront toujours je pense une valeur singulière à mes yeux.  Sans doutes parce qu’ils ont presque tous disparu au moment où moi j’arrivais sur cette terre. Nous nous sommes manqués de peu, et le souvenir de tous ces arbres jadis très répandus ne cessera jamais d’évoquer dans mon cœur la nostalgie d’un temps que pourtant je n’ai pas connu. »

« Alors quand il m’est donné de croiser le chemin d’un survivant du passé, pensez bien que j’en profite. Celui-ci est particulièrement beau et semble en bonne santé. Il mesure 4m60 de tour à 1m30 de haut. Il représente à merveille l’idée que j’ai de la splendeur passée des ormes, et passer du temps à ses cotés aura pour moi été un plaisir. »

Quel plaisir de découvrir un orme champêtre bicentenaire en si bel état, un arbre somptueux ! Merci pour ce reportage Alexis, et je comprend aisément ton engouement à la vue d’un tel individu, mais je partage aussi ta nostalgie… Lorsque je lis d’anciens livres, il est souvent fait mention d’ormes antiques ornant les places de villages (des « arbres de justice » les sentences judiciaires étant censées être inspirées par la divinité de l’arbre) quelle tristesse de voir une espèce s’éteindre et disparaitre peu à peu de nos terroirs.

Le chêne double de Crainvilliers (Vosges)

Retournons une fois encore explorer les Vosges avec Gilles [1][2][3][4][5]. Un dernier arbre à nous dévoiler de sa virée de l’été dernier… Il avait eu vent de l’existence d’un beau chêne sur la commune de Crainvilliers via l’excellent site de Patrick Cuvilliers [6].

« Belle rencontre sous le soleil ! Voici un chêne – et non pas deux !- qui se divise en deux troncs distincts pratiquement au niveau du sol. Au minimum centenaire mais pouvant aussi bien être bicentenaire, il est en parfaite santé même si l’un de ces troncs est d’ores et déjà parcouru par une grande balafre. Il prend ses aises majestueusement derrière un hameau tranquille de cette campagne vallonnée mais pas encore montagneuse. »

« Les circonférences à 1m30 de ce couple sont 3m70 et 4m40. J’ai même mesuré 6m30 à la même hauteur pour l’ensemble des deux. Cette dernière mesure n’a pas grande signification, mais j’ai trouvé intéressant de la prendre au regard du volume global du houppier. »

« Ce n’est pas encore un ancêtre, de ceux qui peuplent nos légendes, mais son état de santé actuel laisse augurer qu’il peut entrer dans l’histoire de nos descendants. » Lire la suite

L’orme bicentenaire de Tauriac (Lot)

Note : l’orme a disparu, vaincu par la graphiose en 2014.

Lorsqu’avec Julien & Nathalie, nous nous étions lancé sur la piste de l’orme bicentenaire de Sérignac [1], nous avions découvert un arbre fortement élagué en bien mauvais état, et je fus un peu déçu car j’espérais enfin vous présenter un digne représentant lotois.

Mais c’était sans compter sur la persévérance de Julien ! En mars, il avait découvert une photo sépia sur le net présentant un autre orme âgé de plus de 200 ans ; intrigué par l’âge avancé, il s’est rendu avec son père au village de Tauriac afin de démêler cette histoire.

« Sur cette photo, on ne peut pas vraiment dire que cet arbre est remarquable et qu’il a 250 ans. C’est donc peu convaincu que nous y sommes allés mon père et moi-même. Et là agréable surprise la photo vite oubliée, l’arbre dévoile toute sa splendeur en direct (d’où l’intérêt de mettre toujours quelqu’un à côté des arbres pour se donner une échelle). Un orme de 4m64 de circonférence, bicentenaire et en bonne santé qui plus est, c’est bien rare de nos jours ! »

« La frustration de l’orme de Sérignac (il n’a peut-être pas dit son dernier mot…) est évacuée, l’orme de Tauriac est arrivé. Comme l’autre, ses grosses branches ont été taillés il y a quelque années (la hauteur d’origine était bien plus importante), mais il semble bien reparti et en bonne santé. Cet orme se situe sur la place centrale du village à côté de l’église. J’enverrai un mail à la mairie car je ne suis pas sûr que cet orme soit apprécié à sa juste valeur et peut-être ne savent-ils pas que ces arbres sont rares, j’espère qu’ils en prendront soin. »

« Tu vois le Lot recèle encore de beaux spécimens inconnus à ce jour, j’espère que ça te donnera l’envie de chercher encore ce chêne millénaire. »

Merci beaucoup pour cette superbe découverte Julien, voici un orme de village vigoureux comme on aimerait en croiser plus souvent, et comme tu le rappelles : avec lui oublié la déception de Sérignac. Un port élégant et harmonieux, un tronc magnifique et impressionnant, et ce vieil orme semble être en parfaite santé. Souhaitons-lui une longue vie !

Décidément le département nous réserve bien des surprises, ça me motive encore plus pour le recensement, et on finira bien par dénicher ce chêne antique caché des regards ! J’ai également écrit à la mairie de Tauriac, afin d’en apprendre plus sur son histoire et peut-être même obtenir de vieux clichés, mais sans succès jusqu’à présent. (à suivre…)

Tauriac se situe au Nord du Lot dans une des boucles de la Dordogne, juste à quelques kilomètres du gouffre de Padirac, n’hésitez pas à lui rendre visite si vous êtes dans le coin.

Poirier commun et Orme champêtre, Freckenfeld & Minfeld (Allemagne)

Après toutes les beautés affichées récemment sur le blog, c’est au tour de Sisley de surenchérir, en dévoilant de précieux spécimens du monde végétal.

“C’est en consultant l’an dernier, des archives allemandes, que j’ai découvert un arbre loin d’être anodin. Et le deuxième me fut indiqué par mon frère qui passé devant, constata de suite, l’importance de la trouvaille.  Après ceux de Mainzweiler [1], l’article dans lequel j’avais promis de dévoiler un autre colosse, il ne me reste plus qu’à vous faire une visite guidée des lieux. Avant toute chose, il nous est indispensable de franchir une petite frontière, puis arrivé sur le territoire allemand, reste à parcourir les derniers kilomètres en traversant une série de bourgades rustiques, qui sur une même ligne forment des villages rues. Arrivé à Freckenfeld, on cherche le cimetière, puis une fois dans la rue, il devient immanquable de tomber nez à nez avec l’un des plus gros fruitiers du pays !” (clic les photos)

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“Et malgré cela, c’est à un arbre plutôt discret qu’on a à faire. On sent que le poids de l’âge se fait sentir sur lui, tant son tronc creux et morcelé tient tant bien que mal contre la gravité. Des estimations le fixent entre 150 et 225 ans, ce qui en ferait un exemplaire d’une remarquabilité à toutes épreuves. Sa circonférence en laissera plus d’un abasourdi, 1,2,3,4-…,10,20,30,..40 m. Et oui, 4,40 m de tour, il vient donc détrôner notre fier poirier de Marange-Zondrange [2], qui de par ses dimensions, avait déjà un certain titre.”

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“D’aspect général, c’est un fruitier de taille modeste, 9 m et quelques de hauteur, une floraison satisfaisante et ne semble pas être affecté plus que ça, si ce n’est le début de sénescence, dans lequel il se trouve. J’aurai tendance, à le surnommer, le poirier napoléon, vous comprendrez sans doute pourquoi !” Lire la suite