Le Frêne du Parc, Pirmil (Sarthe)

Suivons Gilles pour une rencontre inopinée sur les petits chemins de la Sarthe.

« Ma vie professionnelle m’a emmené sur Paname au cours des deux derniers mois. Et j’ai fait tous les week-end l’aller-retour entre l’Anjou et la capitale. Alors, quoi de plus naturel pour moi que d’occuper ce long et fastidieux voyage en scrutant les abords de l’autoroute en quête de vénérables ? Bonne pioche ! Juste avant Le Mans en direction de Paris, je n’ai pas manqué ce joli frêne situé sur la commune de Pirmil. » (clic les photos)


« Du haut de sa colline, il domine fièrement ce long cordon noir qui relie les grandes villes de l’Ouest sur lequel les gens filent à toute allure oubliant le monde qui les entoure. »

« En revenant le vendredi soir, comme il faisait encore bien jour, j’ai pris la sortie N°9 en quittant Le Mans et j’ai donc suivi les petites routes qui se présentaient à moi et qui semblaient suivre le tracé de l’A11. Miracle (ou talent !), j’ai retrouvé très facilement ce vénérable dont la silhouette, aperçue à 130Km/h semblait si prometteuse. »

« Court sur pied, il s’agit d’un têtard sans aucun doute. Il y a un réel contraste entre le tronc massif et les branches élancées qui paraissent bien fines en comparaison. »

« Ce frêne respire la santé même si un de ses flans est largement « écorché » ce qui entrainera inéluctablement le creusement profond de son fût dans les décennies à venir. »


« J’ai été particulièrement content de lire sur mon double décamètre la mesure de 5m70 pour la circonférence à 1m30. Cette cote rapprochée avec l’implantation en haut d’une côte et la taille répétée en têtard (facteurs de ralentissement de croissance [1] me poussent à estimer son âge à environ 200 ans. » Lire la suite

Frêne de Flayes, Verruyes (Deux-Sèvres)

Avec Yanick, partons à la rencontre du plus gros frêne des Deux-Sèvres.

« Je crois t’avoir parlé de frênes il y à quelques temps, et j’ai été très impressionné par celui de l’île Coton découvert par Gilles [1]. Je me suis souvenu en avoir découvert un par hasard il y a 4 ou 5 ans au lieu-dit Flayes sur la commune de Verruyes. J’y suis retourné le week-end dernier avec mon fils pour vérifier ses mensurations :  6,35 m à 1,30m et 14m de haut. »

« Je ne pense pas qu’il soit très vieux, dans la région les frênes poussent rapidement surtout quand l’eau n’est pas loin sous leur pied. On en trouve de nombreux dans  le marais poitevin.  Par contre je ne crois pas qu’il restera longtemps dans cet état s’il n’est pas élagué car il est vraiment creux et sa ramure importante. » (clic les photos)

« Un grand coup de vent et il tombera  ou se séparera comme un autre de ses congénères que je surveillais depuis quelques années. J’ai aussi découvert deux beaux chênes dans le même coin (un de 5.72 et l’autre de + 7m), mais ça sera pour le prochain reportage… »

Localisation frêne de Flayes - clic pour agrandirMerci pour la découverte de ce superbe frêne Yanick, un tronc creux qui n’a rien à envier à celui de l’île Coton. Quand on voit de tels spécimens, on se rend bien compte que la taille en têtard les aide à vivre bien plus longtemps. Et puis, cet espace creux donne envie de construire une cabane ! (Coordonnées géographiques : 46°32’30.32″N –   0°16’27.05″O)

Vénérable frêne têtard, île Coton, Drain (Maine-et-Loire)

“Comme prévu, la chaleur estivale a fait baisser le niveau de la Loire et j’ai donc pu me rendre à pieds secs sur l’île Coton qui fait face au village de Drain. Ne sachant pas exactement où se situait le vénérable sur cette île, j’étais résolu à prendre le temps de la parcourir de long en large et à cet effet, les bottes étaient de sortie. Fort heureusement pour moi, seule une petite partie de l’île appartient à la commune de Drain ce qui a grandement réduit mon temps de recherche et facilité la découverte de ce frêne têtard peu commun.

Malgré tout, comment dénicher un frêne têtard au milieu d’autres frênes têtards ? Ils présentent tous de loin le même aspect en boule et il est difficile de deviner la grosseur du ou des troncs cachés sous ce feuillage dense.” (clic pour agrandir)

“La taille en têtard est un mode de sylviculture très répandu sur ces terrains inondables et il est fréquent d’y croiser des frênes aux allures biscornues et aux fûts courts et enflés. Mais là, même si sa hauteur et son envergure d’environ 15m semblent anodins, que dire de ce fût qui dépasse tous les standards avec un tour de 7m10 à 1m30 !” (clic les photos)

“Le tronc est creux et largement ouvert d’un côté mais cela rajoute à l’étonnement qu’il suscite car malgré tout, il présente une vigueur toute juvénile si l’on regarde ses nouvelles branches qui le couronnent et qui ont déjà recouvert toute trace de la précédente taille. La croissance de cet arbre se fait classiquement vers l’extérieur mais aussi vers l’intérieur ce qui donne l’impression de grosses veines qui viendraient du cœur des racines pour alimenter abondamment les branches en sève brute.”

“Ce frêne est encore taillé tous les 15 ans, mais il ne faut pas y voir là un crime, bien au contraire. Je dirais que vu son état, la taille régulière est devenue une nécessité. En effet, le poids des branches deviendrait bien trop important si on les laissait croître à loisir et entrainerait inévitablement la rupture des portions de troncs qui sont devenues bien trop fines pour être suffisamment résistantes.” Lire la suite