Un film documentaire réalisé par Marc Dozier et Luc Marescot. Producteurs : ARTE France, Lato Sensu Productions 2016.
Originaire des Hautes-Terres en Papouasie-Nouvelle-Guinée, Mundiya Kepanga, chef de la tribu des Hulis, vit dans l’une des dernières forêts primaires de la planète. Elle abrite des espèces de plantes, d’arbres, d’insectes et d’oiseaux qui n’existent nulle part ailleurs. Sous l’effet de la déforestation, cet écosystème unique au monde est aujourd’hui menacé de disparition.
« Lorsque tous les arbres auront disparu, les frères des arbres disparaîtront avec eux »
Afin d’alerter le monde entier sur cette situation préoccupante, Mundiya partage, avec ses mots, son histoire et celle de sa forêt. Loin des statistiques et des rapports alarmistes, il parle, avec simplicité, de la nature, que ce soit lors de grandes réunions internationales, ou bien lors de rencontres avec des locaux. À travers ses questions, faussement ingénues, ce fervent défenseur de l’environnement – et fin observateur du monde occidental – pointe du doigt nos contradictions, et son regard s’inscrit comme un pont entre deux mondes. Un rôle de passeur qui l’a amené à offrir sa coiffe la plus précieuse au Musée de l’Homme. Avec cette donation, il adresse un message à l’humanité : sa forêt est un patrimoine universel qu’il faut sauvegarder.
Diffusé sur Arte en mars 2017, le documentaire est disponible ici en VOD. ____
Film documentaire réalisé par Thomas Weidenbach en 2011 (52mn).
Devant les reproches adressés au secteur forestier, certains exploitants ont donné une orientation durable à la sylviculture du bassin du Congo, où vivent de nombreux gorilles.
Les gigantesques forêts tropicales humides du nord du Congo abritent les deux tiers des gorilles d’Afrique centrale. Ils ne vivent pas dans des parcs nationaux, mais dans des espaces sylvicoles appartenant à une filiale du groupe forestier germano-suisse. Pourvu d’un écolabel, celui-ci a mis en place un plan de gestion forestière raisonnée respectant le cycle de rotation des arbres : inventaire des espèces, formation des bûcherons et ciblage précis des arbres à abattre… Ces mesures empêchent la progression de la déforestation – et par là même, les gorilles peuvent continuer à évoluer dans leur habitat naturel. Encadrée par des spécialistes de l’écosystème, l’entreprise consulte les tribus pygmées vivant dans ces forêts, et permet également aux habitants de la région de Ngombé de vivre mieux. Tous les problèmes ne sont cependant pas réglés : la percée de pistes dans la forêt facilite l’accès aux braconniers, qui font trafic de la précieuse viande de brousse, notamment de gorille.
Les quatre cinquièmes des forêts vierges ont été détruites par leur exploitation illégale, qui engraisse une puissante mafia. En achetant du bois, a-t-on du sang sur les mains ?
Film documentaire de Michaela Kirst réalisé en 2011 (52mn).
Le parc national de Masoala, à Madagascar, abrite une extraordinaire diversité d’arbres, mais leur survie est menacée par l’augmentation du nombre d’abattages. Une grande partie de ces essences rares – bois de rose, palissandre, ébène – est exportée vers la Chine et l’Europe, notamment pour servir à la fabrication d’instruments de musique. Des exploitants sans scrupules agissent partout : le commerce de bois illégal est devenu la deuxième source de revenus de la mafia. C’est tout un pan de la biodiversité qui, du même coup, est mis en danger. Il est souvent difficile de prendre les responsables la main dans le sac. C’est pourtant ce que fait le militant écologiste Alexander von Bismarck, président de l’ONG Environmental Investigation Agency, avec des caméras cachées et de fausses identités.
Grâce à ses images, il est parvenu à convaincre les responsables américains de légiférer contre l’importation de certaines variétés. Il s’agit à présent de faire en sorte que les complices, aux États-Unis aussi bien qu’en Europe, soient eux aussi sanctionnés.
Un film documentaire polémique qui lance le débat sur le label PEFC.
Créé en 1999 par l’industrie du bois, le label PEFC est aujourd’hui présent sur de nombreux produits de consommation courante : magazines, meubles en bois, emballages papier ou encore papier hygiénique. Alors qu’il est censé « promouvoir une gestion durable des forêts », un documentaire qui a pour cadre les forêts du plateau de Millevaches en Limousin, révèle l’imposture en montrant comment des pratiques peu scrupuleuses en matière d’environnement sont « éco-certifiées » par PEFC.
Les Amis de la Terre, qui ont participé à cette enquête, ont décidé, avec deux autres fédérations d’associations locales, de saisir la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) en estimant que ce label était de nature à tromper le consommateur.
« PEFC: le label qui cache la forêt » documentaire de Télé-Millevaches, avril 2010.
Un chèque et vous êtes certifié !
Aucun contrôle préalable n’est réalisé chez un propriétaire qui souhaite être certifié PEFC. Il suffit simplement de s’inscrire en complétant un formulaire et en envoyant sa cotisation pour avoir le droit de vendre son bois avec le label PEFC. De nombreux propriétaires pourtant certifiés depuis des années n’ont jamais été contrôlés par un auditeur indépendant.
Un engagement volontaire ou… forcé ?
Alors qu’en théorie, la certification est une démarche volontaire des propriétaires forestiers, en pratique, les exploitants forestiers et les coopératives exercent sur eux une pression très forte. Certaines coopératives envoient même des courriers à leurs adhérents en considérant que l’absence de réponse est un accord tacite pour être certifié.
Des cahiers des charges minimalistes
Dans la plupart des régions, le cahier des charges de PEFC ne va pas plus loin que la stricte application des lois existantes. Les préconisations environnementales sont floues et peu contraignantes car décrites avec des termes comme « s’efforcer de » ou « prendre des dispositions pour ». Sur le terrain, comme le montre le documentaire, c’est ce qui permet à de nombreuses coupes rases d’être éco-certifiées.
Un label international qui « verdit » le bois issu du pillage des forêts primaires
En 2003, PEFC est devenu un système international et constitue aujourd’hui une certification parapluie qui abrite les pires dérives. En Tasmanie, les forêts primaires sont rasées, incendiées au napalm et écocertifiées PEFC. Sylvain Angerand, chargé de campagne pour la protection des forêts aux Amis de la Terre France explique : « Le label PEFC est devenu incontournable dans les magasins et trompe de nombreux consommateurs qui croient acheter un produit écologique ; c’est pour cela que nous avons décidé de saisir la DGCCRF. »
Plus de dix ans après la création de PEFC en France, et alors que la plupart des forêts exploitées sont écocertifiées, les Amis de la Terre constatent que l’érosion de la biodiversité n’a pas pour autant été enrayée : « Le label PEFC est censé garantir une gestion durable des forêts françaises. Or, plus d’une centaine d’espèces animales et végétales qui dépendent des forêts restent menacées d’extinction. La réalité est que les pratiques forestières ont très peu évolué et que les pouvoirs publics ont préféré miser sur la certification plutôt que de renforcer la loi forestière » conclut Sylvain Angerand.
____
Au début de cette année 2011, Friends of the Earth Vlaanderen & Brussel (FOE VL) a mené une campagne pour dénoncer les fraudes à la certification FSC (Forest Stewardship Council) par la société papetière brésilienne Veracel (voir Saluterre 111). Le FSC certifie une gestion forestière responsable ce qui n’est pas le cas de Veracel avec ses monocultures d’eucalyptus en forêt pluviale. Plusieurs centaines de milliers de tonnes de papier certifié abusivement FSC ont ainsi été écoulées. Pour illustrer ce cas, FOE VL a diffusé le documentaire de Leopold Broers et An-Katrien Lecluyse, Duurzaam op papier, en Flandre et à Bruxelles.
Avec l’aide de la Casa America latina d’Ixelles, nous espérons lancer une campagne francophone équivalente à la campagne néerlandophone au début 2012. De plus, sur proposition de Jacques, nous mettrons en avant l’alternative du papier recyclé car malgré sa popularisation, la consommation de papier issu de bois ne cesse d’augmenter. Autre fait préoccupant : une partie importante du papier récupéré en Belgique n’est plus recyclé localement et prend la voie maritime de la Chine.
« Peur sur la forêt » – Soirée Thema – Arte mai 2011.
Pollution, déforestation, réchauffement climatique : nos forêts sont-elles en danger ? De l’Europe à Bornéo Thema mène l’enquête.
• Le testament de Tébaran
Réalisé par Mattias Klum (Allemagne, 2010, 51mn)
À Bornéo, une immersion dans la vie de Tébaran, dernier représentant d’une tribu menacée par la déforestation. Bouleversant.
Cela fait plus de vingt-cinq ans que la déforestation est en marche à Bornéo. Un phénomène qui prive notamment la tribu nomade des Penan de nourriture et d’habitat : l’eau des rivières est devenue boueuse, les poissons ont disparu, le produit de la chasse est de plus en plus maigre… Les Penan sont forcés de se sédentariser et perdent leurs aptitudes à survivre dans leur propre environnement. L’industrie du bois, les abattages illégaux, les plantations de palmiers à huile (plus de 10 millions d’hectares) sont les causes de cette catastrophe écologique. Tébaran, en refusant d’abandonner ses traditions ancestrales et sa vie de nomade, est le dernier à lutter contre ce désastre.
Mattias Klum se fait le témoin de la survie de Tébaran et de sa famille. Deux narrations s’entremêlent : d’un côté celle du réalisateur qui nous éclaire sur les merveilles de Bornéo et les dangers qui la menacent ; de l’autre celle de Tébaran qui évoque la vie qu’il menait avant la déforestation et la souffrance de sa tribu. Un va-et-vient entre les images de la forêt épargnée, paradis de la biodiversité, les zones dévastées par les bulldozers, et enfin les rayons de supermarchés où s’étalent les produits contenant de l’huile de palme (15 % des produits en vente) souligne la responsabilité des Occidentaux.
• Les forêts meurent encore
Réalisé par Michael Miersch et Tobias Streck (Allemagne, 2010, 52mn).
Nos forêts sont-elles menacées ? À l’aide de spécialistes, ce documentaire dresse un bilan de santé des forêts en Europe et dans le monde.
Dans les années 1980, en Allemagne, plusieurs études affirment que les forêts se dégradent de façon inhabituelle, notamment du fait des « pluies acides ». L’opinion publique, prise de panique, réclame des mesures. Le mouvement gagne bientôt toute l’Europe où l’on s’efforce de trouver des solutions pour protéger l’environnement : généralisation de l’essence sans plomb, développement des pots catalytiques… Quelque temps plus tard, un rapport scientifique révèle que les forêts n’ont en fait jamais été sur le point de disparaître : les phénomènes d’altération constatés sur certains arbres étaient d’origine naturelle. Mais, à l’époque, seuls quatre quotidiens allemands sur cinquante publient cette information, les autres continuant d’alimenter la panique – plus vendeuse ? Pour autant, aujourd’hui, personne ne peut nier l’existence de la pollution. Et si le scénario catastrophe a été évité en Allemagne et en Europe, d’autres forêts dans le monde sont désormais en première ligne (en Amazonie, à Bornéo…). Quels dangers menacent aujourd’hui les arbres ? Comment concilier nécessités économiques et protection de l’environnement ?
Pour éveiller les consciences, 30 cinéastes internationaux nous proposent leur regard sur l’environnement en 2 minutes.
Du Grand Nord au Pérou, de l’Inde au Burkina Faso, tous déclinent avec leur sensibilité et leur talent une problématique environnementale : la fonte des glaces en Arctique, la disparition des papillons dans les campagnes, la pollution des mers en Rade de Brest ou la déforestation en Amazonie.
Dans une démarche positive, chaque film propose une réflexion, une solution ou un geste quotidien pour protéger la planète. Deux minutes pour nous alerter, nous émouvoir et nous éveiller.
Terry Jones (Royaume-Uni) – Pan Nalin (Inde) – Rachid Bouchareb (France) – Joslyn Barnes (USA) – Pen-ek Ratanaruang (Thaïlande) – Asif Kapadia (Royaume-Uni) – Isabella Rossellini (Italie) – Philippe Le Guay (France) – Régis Wargnier (France) – Etienne Chatiliez (France) – Amos Gitai (Israël) – Elia Suleiman (Palestine) – Igor Minaev (Russie/France) – Abderrahmane Sissako (Mauritanie) – Pierre Jolivet (France) – Idrissa Ouedraogo (Burkina Faso) – Isabel Coixet (Espagne) – Jan Kounen (France) – Ronit Elkabetz (Israël) – Eric Valli (France) – Meena Nanji (Kenya/USA) – Fatih Akin (Allemagne) – Jaco Van Dormael (Belgique) – Nour Sabbagh (Liban) – Pablo Trapero (Argentine) – Ning Ying (Chine) – Michael Radford (Royaume-Uni) – Jia Zhangke (Chine) – Lu Yi Tong (Chine) – Jean-Loup Hubert (France)
Sous le haut patronage de l’ONU – Idée originale et direction artistique Noëlle Deschamps.
Une production Cinétévé, avec le soutien d’Orange et la participation d’ARTE France.
Sur les 30 courts-métrages, j’en ai choisi deux sur le thème de la déforestation.
L’inauguration d’une nouvelle scierie en Amazonie, symbole de la façon dont l’homme détruit la forêt et son propre environnement.
• A dream about trees (Rêve d’arbres) – un télégramme d’Isabelle Coixet.
En Australie, la déforestation fait disparaître les arbres et avec eux, les koalas.
____
Orange s’associe à cette démarche de sensibilisation du grand public en relayant leurs Télégrammes de deux minutes sur ses réseaux, les films sont à visionner par ici.
Les 30 films seront diffusés sur Arte le 9 mai à 18h55, puis au cours du mois de juin.