« Wyndham’s oak », le chêne de Silton (Angleterre)

Après le chêne Oakleigh, Yannick nous emmène à la rencontre d’un autre chêne colosse anglais.

« Cela faisait un moment que je rêvassais devant les photos du merveilleux chêne pédonculé de Silton dans le Dorset. Je me suis donc décidé à retourner en Angleterre, l’an dernier avec mon père, car j’étais un peu resté sur ma faim l’année précédente,même si je ne t’ai pas encore envoyé mon dernier reportage de 2009… »

« Cet arbre est aussi nommé Wyndham’s oak, du nom d’un impopulaire juge ayant officié de 1659 à 1660 (nommé par le puritain Cromwell), courte période,car il a été destitué après la restauration de Charles II sur le trône, mais suffisante pour gagner assez d’argent pour racheter le manoir de Silton. Il aimait venir, dit-on, s’asseoir sous le chêne pour le contempler. »

« L’arbre a servit de potence pour deux partisans du Duc de Monmouth lors de la « rébellion de Monmouth » (1685), quand celui-ci à tenté de prendre le pouvoir. Période sanglante dont l’arbre a été bien malgré lui l’acteur et le témoin. »

« Aujourd’hui, l’arbre vit sereinement au milieu de la prairie situé derrière l’église de Silton, il n’y a pas de pendaison de prévue prochainement, heureusement, car avec les années sa ramure s’est plutôt réduite et n’offre plus une configuration optimale pour cet usage ! »

« J’ai visité cet arbre par un jour très pluvieux, (l’Angleterre ne faillit à sa réputation), ce qui ne m’a pas permis de prendre de belles photos, il est toujours possible de faire une recherche d’image sur Google, pour mieux vous rendre compte de la beauté de cet arbre. »

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Le Tilleul de Braffe, Péruwelz (Belgique)

Yanick photographie les arbres partout, même lors de son petit passage en Belgique.

« Après une petite ballade en forêt de Bonsecours, mon guide Jacky nous emmena en Belgique toute proche. À Péruwelz le dimanche, la Chimay bleue coulait à flot aux terrasses des bistrots, mais c’est un autre trésor que j’ai trouvé non loin de là : le tilleul de Braffe. »

« Une fois dans le village de Braffe prendre la rue du gros tilleul. Impossible de le manquer, au sortir du village, sur son petit promontoire, il se voit de loin dans ce plat pays. »

« Ce bel arbre au port bien équilibré est malgré tout bien attaqué sur sa face nord-ouest. Une partie de son tronc s’est détaché et laisse une large blessure ouverte. Par endroit le bois parait comme brûlée et quelques branches hautes sont mortes. Est-ce la trace d’un impact de foudre ? »

« Malgré cela, il semble en bonne santé. Et il semble être suivi de près car une de ses charpentières a été munie d’une béquille. Sur sa face sud-est dans un creux, une petite chapelle avec une vierge à l’enfant a été installée sur un lit de pierres. »

« Sa circonférence relevée à 1,30m est de 6,75m –  6,50m en 2001 [2

« Juché sur une butte, cet arbre marque la croisée de chemins. De repère, il devint christianisé. A Notre-Dame-de-Lourdes au XIXème siècle, succéda Notre-Dame-des-Champs, encore bien nichée aujourd’hui au creux de son tronc. » [3]

Encore un magnifique tilleul à la croisée des chemins, merci pour les photos Yanick !

Le chêne Oakleigh, Mottisfont Abbey, Hampshire (Angleterre)

Suivons Yannick dans ses aventures arboricoles outre-Manche…

« Cela faisait, un moment que je souhaitais vous faire partager mes escapades arboricoles chez nos voisins Anglais, qui ont un patrimoine arboré exceptionnel, et c’est peu dire… Le premier reportage est consacré au chêne Oakley de Mottisfont Abbey, que j’ai visité un jour d’août 2009 sous une petite pluie bien typique… »

« L’arbre ne se trouve pas dans l’enceinte de l’ancienne abbaye mais au Nord de celle-ci, au bord de la rivière Test. On y accéde en empruntant le sentier qui traverse la grande prairie. »

« Le chêne est assez trapu, je n’ai pas repris les dimensions, mais dans son livre [1], Jeroen Pater annonce : hauteur de 13 m, envergure de 22 m et une circonférence de 10,74 m, mensurations qui sauf accident n’ont pas dû évoluer de façon importante. »

« Le tronc ne présente pas (plus) de cavité, ce qui est relativement rare pour un sujet de cette taille et de son âge estimé à 500 ans. Un arbre accueillant dans un joli petit coin de campagne, sous lequel on aurait envie de faire une sieste par un jour moins pluvieux ! »

« Autrefois, vingt personnes auraient pu se tenir dans le tronc creux. Une carte postale des environs de 1900 montre nettement la cavité, alors qu’aujourd’hui, le tronc ne présente plus aucune ouverture. Les paysans y entreposaient régulièrement leur charrette. Le chêne est également le sujet de diverses légendes, dont la plus connue et la plus étrange est celle de l’homme observant la silhouette d’une vache au clair de lune. Celle-ci surgie de derrière le chêne, est tombée soudain dans la cavité du tronc, ce qui a provoqué la naissance prématurée du veau qu’elle portait. » (Jeroen Pater, Les arbres remarquables d’Europe, p-37).

Pfioou un chêne colosse magnifique ! Merci pour cette excursion chez nos amis anglais Yannick, quel plaisir d’accueillir sur le blog ce quercus d’exception. Un âge estimé à 500 ans, et malgré le poids des ans, il montre une santé remarquable avec peu de branches mortes, et une vitesse de croissance plus qu’honorable (2 cm par an). Un chêne fantastique qu’il me plairait de rencontrer, et pourquoi aller y faire une sieste comme tu l’as suggéré…

Couple de hêtres, Vaulion (Suisse)

L’an passé pour  illustrer un conte sur des arbres qui parlent [1], j’avais utilisé une photo trouvée sur le net ; comme il s’agissait d’un couple de hêtres à l’allure plutôt imposante, je l’avais signalé à plusieurs contacts en espérant un jour obtenir quelques clichés…

Ça a éveillé la curiosité de Loïc qui s’est rendu auprès de ces vénérables.

« Suite à une photo que tu as publié sur la page Facebook des arbres remarquables de Suisse [2], je suis allé à la rencontre de ces deux hêtres isolés au beau milieu d’un pâturage à environ 1200m d’altitude au dessus de la commune de Vaulion dans le canton de Vaud. »

« Une atmosphère humide et brumeuse nous a démontré que la situation de ce couple de vénérables survit depuis bien longtemps dans un milieu plutôt rude. »

« Au premier contact, on se fait la réflexion que ces sujets sont en bien mauvais état (nombreuses branches sèches…) mais en les regardant de plus près, on comprend vite qu’en plein couloir de bise (vent glacial venant du nord et pouvant être régulièrement tempétueux) la moitié de ces deux arbres souffre pour protéger l’autre moitié. »

« D’une hauteur d’environ 15 mètres, la circonférence est difficilement mesurable à cause de nombreuses branches qui partent du bas… D’ailleurs en voyant certaines branchent qui se sont soudées dans la couronne, on peut se demander si le sujet le plus gros des deux n’est pas un ensemble de troncs qui se sont unis pour survivre dans cet environnement hostile… »

« Encore merci pour la piste ! »

Et bien en fait, c’est nous qui te remercions pour ce reportage Loïc !

Je suis vraiment content de pouvoir découvrir plus en détail ce couple de hêtres. Ils sont bien plus imposants que je ne l’avais imaginé au départ, deux fiers colosses âgés qui luttent pour survivre aux dures conditions climatiques de ce pâturage d’altitude. Très beau.

Le platane d’orient de Skhtorashen (République du Haut-Karabagh)

Սխտորաշենի չինարի (Լեռնային Ղարաբաղ)

Suivons une nouvelle fois Yanick hors d’Europe pour découvrir un platane d’exception.

« Depuis longtemps, j’avais connaissance de cet arbre exceptionnel mais je me gardai de le révéler au grand jour avant d’avoir collecté assez d’informations à son sujet. Je me disais que la surprise qu’il créerait valait bien de patienter un peu. »

« Le problème était de trouver ces informations. Donc, j’avais un peu laissé tomber l’affaire, jusqu’à ce que j’acquiers (je pensai ne jamais la trouver) une carte timbre premier jour représentant ce platane. J’avais alors un bon support de départ pour un article et me décidai donc à reprendre mes recherches. »

« Je suis pratiquement sûr qu’aucun d’entre nous n’a déjà entendu parler de cette République du Haut Karabagh. Autoproclamée et non reconnue par les autorités internationales, c’est une enclave à majorité Arménienne au cœur de l’Azerbaïdjan. Le timbre a été édité en 2008 pour célébrer les 15 ans de cette proclamation. »

« Quand je parle d’un arbre exceptionnel, je n’exagère rien, jugez en plutôt par ses dimensions. Une circonférence de 27m, une hauteur de 54m une surface intérieure de 44m² pouvant accueillir 100 personnes, une surface de couverture de 1400m², et un âge estimé à 2000 ans. De quoi donner le tournis. »

« Même si la circonférence annoncée, si j’ai bien compris, est celle au sol ; on est là face à un géant qui bat tout les records [1]. Je n’ai pas pu obtenir d’autres dimensions, mais au vu de la configuration du tronc, à 1,30m, il me semble au minimum égaler les 20m de celui d’Hidirbay [2]. Une source nommée « Tnjri » coule près de l’arbre et pour la population locale ce lieu est sacré [3]. Comment pourrait-il en être autrement devant un tel miracle de la nature ! »

« Après Fervaques, j’irai bien faire un petit tour dans les montagnes du Haut-Karabagh. »

« Une vingtaine de kilomètre au sud de Skhotorashen, à Kyak il y a un autre platane plus petit [4]. Et qui sait ce que cache encore cette république méconnue. »
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Un Monde à part entre Hêtres et Gogants (Suisse)

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Bienvenue à Vous en Terre d’Orée ,
ici Chaque Arbre à Temps d’Histoire .
Il Faudrait l’An pour les Conter ,
Trouver les Mots emprunts d’Égards,
pour Hêtre à même en leurs Passés ,
De Plonger Hors en hauts Regards .

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En dessous des Aiguilles de Baulmes, entre 1200 et 1280 m d’altitude, sur les alpages « Les Naz », « Les Crébillons » et « Les Praz », vivent de nombreux arbres remarquables.

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Sur les Hauteurs
du Col de l’Aiguillon ,
un Bel Ensemble
à Chœur d’Alliance ,

Au Fil du Temps ,
en Quatre Saisons ,
se Dresse Hêtres et Sapins
en Résilience

Cette zone proche de la frontière Française, a subit de nombreuses activités du militaire Suisse. Beaucoup d’entre elles ont laissé des traces sur les arbres et dans la terre. L’endroit est d’ailleurs truffé de fortifications plus ou moins visibles.

L’alpage est très exposé aux vents et aux violents orages. Les hivers sont souvent rudes et longs et pendant l’été la terre peut manquer de l’eau.

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La Plaine au Loin était Souvenirs ,
à ma Mémoire un Découvert ,
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Ici les Ombres donnaient l’Entière ,
Tout la Mesure d’une Onde de Bien.

Parmi les vieux hêtres, sapins, érables et épicéas vivant sur ce flanc au sud des Aiguilles de Baulmes, presque tous ont subit des traumatismes pendant leur longue vie. Mais ils ont su surmonter les blessures plus ou moins graves puisqu’ils sont toujours ici. Cet endroit est devenu un lieu enchanteur malgré ou grâce à ses empreintes. Plusieurs arbres sont au moins deux fois centenaires et certains troncs on atteint des dimensions impressionnantes. On peut également observer de très vieilles souches aux Formes Sinueuses.

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Ancrés au Sol depuis les Temps , s’ouvrait une Arche sous le Couvert,

Huit Piliers d’Hors à la Lumière , de Fiers Gardiens d’un Monde Vivant ,

Nouaient des liens avec les Ans , Prenant chaque Jour un Bain en Mère ,

Au delà du Vain de vivre en Terre , l’Hêtre aimait bien s’ouvrir au Chant.

Tout en Ces Terres Fleure la Magie ,

Pour Celui en Esprit qui à Cœur en Essences.

Chaque vieil arbre surprend, enchante par la Voie, son chemin pour survivre. Beaucoup entre eux ont dû quitter le mode classique de croissance par des cernes concentriques en faisant apparaître des branches en des points inhabituels.

La mémoire des arbres est bien entendu faite d’empreintes et non de souvenirs. Cependant, certains faits troublants donnent à réfléchir. C’est le cas du comportement des suppléants sur les arbres sénescents.

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