Les pins sylvestres de Hanau (Moselle)

A l’ouest du pays de Bitche dans la réserve naturelle des rochers et tourbières se trouve l’étang de Hanau et autour s’étendent de vastes lieux recouverts de tourbières et de chênaies-hêtraies à pins.

« En fait c’est l’un des territoires les plus riches en zones humides des Vosges du Nord. Et dans ce fond de vallée tourbeux et gréseux vivent des individus assez hors du commun ! Ce sont les fameux pins sylvestres dont il existe plusieurs variétés dans le secteur : celui dit de Hanau, de Wangenbourg et de Hagueneau. Ils sont appelés les pins nobles et ce n’est pas pour rien, il suffit de regarder les photos, une silhouette ravissante, un tronc long et droit où les premières branches débutent vers 15-20 m. Et un grain plutôt fin pour un résineux, en effet ils poussent plus lentement par ici, mais leur rusticité comble largement cette déficience et en fait de véritables adaptations de la nature. En France les derniers peuplement non plantés de grande densité commencent justement en cette zone et se tire jusqu’à l’est de la Pologne et bien encore. Mais chaque zone géographique possède quasiment une autre forme ou sous-espèce, car des fois il suffit d’un paramètre changeant pour que des critères morphologiques diffèrent. » (clic pour agrandir)

« Je vais vous présenter quelques spécimens à 200 m de l’étang, il s’agit d’une parcelle protégée qui date du milieu du XIXe siècle et les plus grands pins atteignent ici de belles hauteurs, 29-33 m pour le plus gros et jusqu’à 39 m pour le plus grand. »

« En circonférence j’en ai vu plusieurs entre 2,70 et 2,85 m et l’individu le plus remarqué a 3,03 m, c’est un arbre évoluant entre les myrtilles, hêtres, sorbiers et chênes. De ce fait la foret est vraiment homogène et les vieux arbres sont très présent. A un endroit, on voit même des pins de Weymouth, derniers témoins des vieilles pratiques de plantations. »

« Le grand malheur a été vers 1870-1930 où l’on l’a exploité au maximum et désormais à part ça-et-là disséminé, on ne trouve plus de très gros pins comme d’antan. Actuellement ce grand territoire fait l’objet d’une concertation en vue de la classer en parc naturel national, je pense sincèrement que c’est mérité car les espaces boisés de la sorte sont relativement préservés et il y a aussi toutes les aulnaies, friches et rochers. »

Pour en savoir plus, visitez le site du Parc Naturel Régional des Vosges du nord, ici.

Merci pour la découverte de ce joli coin de nature, effectivement l’écorce parait plus fine et ils montent dignement vers le ciel, des pins nobles…! Il semble y avoir une belle biodiversité et une chouette ambiance près de cet étang ; un jour il faudra que je prenne du temps pour m’en aller explorer l’Alsace…

Le pin sylvestre de l’église de Mosset (Pyrénées-Orientales)

Direction les Pyrénées Orientales, l’église du petit village de Mosset se voit coiffée d’un jeune pin sylvestre fort aventureux, cet arbre a eu l’audace de pousser spontanément dans un coin de roche du clocher. (clic les photos)

Le jeune pin perché sue le toit du clocher aurait une soixantaine d’année. Il est apparu au cours de cette époque troublée que fut la seconde guerre mondiale. D’aucuns prétendent qu’il représente l’espoir et la vie. Au début des années 50, quand le village a commencé à se vider, à perdre ses habitants, les anciens ont dit : « Cet arbre est un signe, un message d’espoir. Il nous annonce le renouveau de notre village. »

Vraiment un arbre étrange, les photos datent de 2002, il a dû grandir un peu, même si il s’agit plutôt d’un bonsaï naturel ; la mairie annonce une hauteur de 2,90 mètres.
J’espère que pour les Journées du Patrimoine, un audacieux se rendra en haut du clocher pour mesurer cet arbre… ce serait intéressant d’avoir une mesure de circonférence, à quelle vitesse peut-il bien pousser avec si peu à boire et à manger ?

Merci pour le partage Franck, il s’agit vraiment d’un phénomène exceptionnel, je me demande bien comment la graine est arrivée là-haut ? Est-ce un oiseau, le vent… et puis comment arrive-t-il à s’enraciner solidement en haut du clocher sans abîmer l’édifice ?

J’ai découvert ces photos sur le site de l’association Lac qui a recensé quelques arbres remarquables du sud de la France, partez à leur découverte, il y en a de chouettes et chaque fiche comporte un bon nombre de photos, c’est par ici.

Forcément ce pin me rappelle un peu le chêne de l’église de Cheillé, voir ici.

Pin noir et chênes, forêt du Buchholz (Moselle)

Reportage de Sisley dans la forêt domaniale du Buchholz, forêt dont il a déjà eu l’occasion de montrer plusieurs beaux spécimens de cormiers [1] et hêtres [2], comme celle-ci regorge d’exemplaires très respectables, il nous propose d’en découvrir trois autres.

“En entrant par l’accès principal menant à une grande aire de jeux et un parcours de santé on passe tout bonnement devant le doyen de ce vaste domaine, il s’agit d’un chêne assez méconnu des visiteurs car non indiqué, un peu caché et pourtant proche de tout, il est dit borne car il délimite une parcelle ou la lisière, c’est surement cet usage associé au fait qu’il soit de gros gabarit qui a valu sa conservation (C: 4,90 m/ H:  19 m/ âge: > 250 ans).

On voit très bien que l’arbre à subit les assauts du temps et des météo venteuses, car il a perdu quelques grosses branches et a gardé un houppier du strict nécessaire.

En s’avançant sur le petit sentier, on rencontre à présent le prince au trident, un pin noir à la forme fourchue ; possédant un beau tronc droit qui se voit partagé en trois autres à une dizaine de mètres de hauteur (C: 3,05 m / H: 28 m / âge > 90 ans).

C’est un sujet fort peu commun qui, avec quelques autres confrères doit être issu d’une ancienne plantation ou de semis spontanés qui ont su franchir tous les pièges de l’évolution en sous-bois.

Je les quitte pour progresser de l’autre côté de la route forestière et prendre un autre sentier me menant tout droit dans une jeune parcelle en régénération, où subsistent tout de même quelques chênes solitaires disséminés sur l’ensemble de la zone.

Un attire mon attention, c’est le chêne que je surnommerai “chêne brosse”, ceci car vu sous un certain angle et distance, la limite supérieure de sa frondaison est d’une droiture parfaite et lui confère ainsi une silhouette un peu fantaisiste, surtout avant qu’un épais brouillard ne se dissipe, où tous les contours de branches sont mis en valeur par le contraste. (C: 3,50 m / H: 24 m / âge > 150 ans)

Voilà un nouvel épisode forestier qui s’achève avec le dévoilement de ces individus ayant maintenant une certaine notoriété. Cette forêt ne nous a pas encore tout dit et je pense que son prochain volet sera plus fruité !

Merci pour la balade en photo Sisley, de beaux spécimens, le pin noir a vraiment une drôle de forme ! Sympa ces chênes forestier, le chêne Brosse me fait penser à un balai de sorcière, surtout que dans cette parcelle en régénération, on pourrait presque croire que des fantômes vont sortir du bois… A bientôt l’ami, pour de nouvelles aventures !

Parc municipal, Courcelles-Chaussy (Moselle)

Après nous avoir présenté le parc d’Urville à Pont à Chaussy à l’automne, Sisley nous emmène découvrir le parc de la commune de Courcelles-Chaussy.

“Un petit parc de quelques hectares, mais de vieux et beaux sujets par ci par là. En se baladant au fil des chemins on aperçoit des frênes, pins, ifs, trois vieux cornouillers et de l’autre côté du petit étang un mince bosquet qui passe presque inaperçu.”

“Mais au fur et à mesure qu’on s’y approche le doute s’évapore : devant un ancien autel un vieux chêne au large tronc qui laisse passer la lumière à travers de son bois ,

“et accompagné d’un frêne greffé qui ainsi garde une base assez ventrue et pas très loin un arbre qui éveille moins l’attention se laisse identifié comme un marronnier rouge de belles dimensions.” Lire la suite

Pin candélabre, Avène (Hérault)

Voici une nouvelle contribution de Sébastien [1][2] en provenance d’Avène dans l’Hérault. Il s’agit d’un pin qui a sûrement subit un grave accident de jeunesse… Ainsi au lieu d’avoir un seul tronc bien droit, c’est 7 troncs qui partent vers le ciel, un peu à la façon d’un chandelier.

Malheureusement, pas de mesures, et un seul cliché de cet arbre remarquable car notre reporter s’était fait assaillir par des guêpes et avait dû battre en retraite…

« Avène est un petit village de 80 habitants, et il est traversé par une seule route, la D8. Il faut donc suivre la route, passer devant le barrage d’Avène, et se garer sur le petit parking avant le col de la moutonne. A gauche, il y a un chemin de randonnée qui démarre. Il faut le suivre pendant une vingtaine de minutes. La Candélabre se trouve juste à côté de la cuve d’eau pour les pompiers. »

Merci d’avoir bravé les guêpes pour nous montrer ce prodige de la nature, il n’est pas sans me rappeler les arbres poulpes que l’on retrouve un peu partout sur la planète. Pas très loin de Montpellier, je m’y rendrais peut-être..?
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Pin laricio, bergerie de Grotelle (Corse)

Le pin noir laricio est l’arbre emblématique des montagnes corses, des arbres au si port particulier, plutôt trapus et avec une cime aplatie par le vent ; bien qu’ils peuvent, dans certaines conditions, atteindre des hauteurs de plus de 50 m. Un beau spécimen découvert par Sisley, poussant près du parking des bergeries de Grotelle au bout de la route D623 venant de Corte. (cette partie du centre corse est située dans les gorges de la Restonica)

« Celui là, je l’ai remarqué de loin, mais je ne pensais pas du tout qu’il était si volumineux et en m’approchant de plus en plus je remarque que j’ai affaire à un ancêtre avec un tour de taille de 6 mètres à 1,50 m et près de 22 mètres de hauteur. » (clic les photos)

« Selon l’âge déterminé pour d’autres pins dans la région, on peut l’estimer supérieur à 350-400 ans. En sachant que les plus vieux recensés avoisinent les 1000 ans, on se dit que ces arbres sont vraiment les rois des montagnes corses. »

« Le rocher se situant en haut de l’arrête est vraiment bizarre, c’est comme une personnification mystique, il va bien avec les pins et à le mérite d’être sûrement plus âgé. »

Un grand merci Sisley, belle découverte cet aïeul montagnard. Auparavant, je n’avais vu cet arbre que dans des jardins botaniques des grandes villes, mais le voir comme ça dans son milieu… je comprend mieux ce que j’en ai lu, vraiment un très bel arbre ! Cette dernière photo est vraiment terrible, « le souffleur de cime » comme tu l’as appelé résume bien ce personnage minéral, gardien sorti d’un ancien conte…