L’Homme qui arrêta le désert

Film documentaire de Mark Dodd (50 minutes) – Production 1080 Film and Television Ltd.

Yacouba est né au Burkina Faso, dans la région semi-désertique du Sahel, où l’agriculture semble impossible. Il décide de stopper l’avancée du désert et de rendre le sol fertile pour permettre à la population qui a fui la famine de revenir. Patient et persévérant malgré la méfiance des villageois, Yacouba cultive sa terre en améliorant une ancienne technique nommée Zaï : il retient l’eau de pluie et utilise les termites pour enrichir la terre.

Au Burkina, il existe une technique traditionnelle de fertilisation des sols, qui s’appelle le zaï. Cette technique consiste à semer dans des trous creusés mètre après mètre, lors de la saison des pluies. Yacouba s’est appuyé sur cette technique, et l’a perfectionnée.

  • D’abord, il a creusé ces trous avant la saison des pluies. Cette initiative lui a immédiatement valu l’animosité de ses voisins. Ce timing inhabituel allait à l’encontre des traditions et les traditions. Pour se rassurer, on le traita de fou.
  • Ensuite, il s’est dit qu’ajouter du compost dans les trous en question serait une bonne idée. Pour faciliter l’aération de l’ensemble, il y a « invité » des termites.
  • Enfin, suite à une expérience menée par l’ONG Oxfam, il a mis en place des systèmes de mini-digues afin d’éviter l’écoulement trop rapide des eaux de pluie

De surcroît, Yacouba avait compris l’importance de la présence de forêts pour protéger les cultures vivrières. Là encore, son point de vue était nouveau : une forêt, dans la vision traditionnelle, ne pouvait servir que de réserve de combustible ou de matériau de construction. Ce « zaï amélioré », il l’appliqua donc non seulement à ses cultures, mais également à la création, d’année en année, d’un ensemble forestier, là où il n’y avait que le désert. Ça a marché. Les rendements des cultures des terres de Yacouba se sont avérés bien meilleurs que celles de ses voisins, grâce notamment à la présence de sa forêt.

Les spécialistes de l’agronomie ou de la botanique, comme le professeur Chris Reij de la Vrij University d’Amsterdam, qui suivent le travail de Yacouba depuis des années, sont formels : ils en sont comme deux ronds de flan. « Yacouba, à lui tout seul, a eu davantage d’impact sur la conservation que tous les chercheurs nationaux et internationaux réunis. Dans cette région, des dizaines de milliers d’hectares qui étaient devenus improductifs sont redevenus fertiles grâce aux techniques de Yacouba », affirme Chis Reij.

Yacouba ne s’est pas contenté de reconstituer une forêt et d’améliorer les rendements agricoles: il s’est efforcé, ces dernières années, de transmettre son savoir. Tant et si bien que le « zaï amélioré » de Yacouba s’est diffusé dans tout le Yatenga et au delà, pour les cultures vivrières comme le mil ou le sorgho.

18 réflexions sur “L’Homme qui arrêta le désert

    1. ouidah benin

      Bonjour,
      je viens de regarder le documentaire grand bravo à Yacouba et ses collaborateur.
      Je compte allé au Burkina dans 2 ans il y a un moyen de le contacter.
      Merci

  1. Une Juste à l’Hors Reconnaissance ,
    A Force de Faire comme il se Doit ,
    Du Bien en l’Onde au Fil d’Essences ,
    Un Fils de Mère en semant sa Voie ,
    A Donner Corps à l’Espace Vert .
    NéO~
    Belle Cuisine que ces Choses Là 😉
    A demain Christophe ,
    Dur dur en Soie d’être d’Etoffes ,
    T’es un Hérault au Coeur des Bois.

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  5. Valentin

    Ce film à été rediffusé sur fr5 cette nuit et m’a donné une bouffée d’espoir : les Hommes ne sont finalement pas tous fous !
    Quelle est la situation de ce projet aujourd’hui ?
    Quelle que soit la réponse, j’espère que de nombreux cultivateurs ont pu suivre cet exemple.

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