Retournons explorer la campagne mosellane en compagnie de Sisley…
« Voilà à bien des reprises que j’ai pu dévoiler des aubépines par ci, par là et elles étaient en règle général, d’intérêts secondaires, bien que non négligeables [1][2]. Mais au printemps dernier, j’ai eu une petite révélation champêtre. » (clic les photos)
« Tout commença par une exploration d’après-midi, à la limite entre une lisière d’un bois et une zone humide. Voulant découvrir un peu mieux les environs, je décidais de longer un ruisseau afin d’éviter une large roselière. Quand cette étape fut terminée, j’arrivais sur une vaste prairie inondable où je compris assez vite que pour suivre mon chemin, il me faudrait trouver un accès pour franchir le cours d’eau. Et c’est en cherchant un passage plus étroit, que je découvris l’endroit idéal, un vieux tronc de saule couché. La traversée fut aisée, mais ce que je vis en la menant à bien me ravit d’une toute autre manière. Ce que j’avais d’abord pris pour un gros buisson, se révéla être une aubépine aux dimensions insolites. Je fus aussi immédiatement surpris par cette forme enchevêtrée et courbée, un petit arbre, s’étant développé à merveille en plongeant ses racines dans une terre fertile, dans laquelle l’apport en eau, n’est pas un problème. »
« Ce facteur sera certainement à prendre en compte dans l’estimation de son âge. En me référant au livre des arbres remarquables de Bourgogne [3], je la situerai donc aux alentours de 70 à 100 ans. Avec une certaine marge d’erreur, car l’expérience nous déjà montré par le passé, de drôles de situations [4]. Une chose est sûre, c’est qu’il a au moins 34 ans. »
« En ce qui concerne les données métriques, nous sommes à 2,15 m de tour à 0,50 m du sol et la taille approche les 7 m de hauteur. Cela en fait la plus imposante que je découvre jusqu »alors, je ne désespère pas d’en voir d’autres, mais il me faudra une bonne dose de chance ! »
« En tout cas, cette épine blanche, méritait allègrement sa place dans nos archives et je lui souhaite une longue vie dans ce cadre si verdoyant. Le secteur est riche de paysages et de diversité, car entre forêts, prairies, pâtures, marais et cours d’eaux, on évolue dans une belle mosaïque de milieux variés. »
« Post scriptum : ce qui est bien quand on a l’exclusivité d’une trouvaille, c’est que comme les botanistes, on peut les nommer à notre guise (rires). »
Merci pour cette belle découverte Sisley, en fait d’un gros buisson, c’est une jolie aubépine qui n’attendait que toi pour se montrer. Même si les estimations de l’âge ne sont pas évidente en raison de l’apport constant en eau, il s’agit ici d’une aubépine âgée avec une belle circonférence et un port étonnant. Et puis, j’aime bien le cadre champêtre avec ce petit « méandre vert » qui coule à ses pieds, bucolique à souhait…
Ah ce que j’aimerai qu’on embauche un reporter pyrénéen, il pourrait ainsi se lancer sur la piste des aubépines découvertes par J.M. Olivier, des ancêtres à découvrir par ici.
Encore une fois de l’insolite.
Merci pour cette belle plante qui a pris des proportions plus que généreuses.
Encore une belle découverte Sisley.
A chaque fois tu nous traces le chemin pour porter notre attention et nos recherches vers des essences délaissées.
Celles-ci n’en méritent pourtant pas moins le plus grand intérêt.
Il est vrai que je n’en ai jamais trouvé d’aussi grosse en Deux-Sèvres. Il y en avait une à la Chapelle Saint Laurent devant l’église. Mais une précédente municipalité à décider de la faire abattre lors du réaménagement de la place.
http://www.communes.com/poitou-charentes/deux-sevres/la-chapelle-saint-laurent_79430/cartes-postales-anciennes,1.html
Alors là, jpensais pas qu’on pouvait en trouver une de ce genre chez nous!
La dernière photo me rappel aux bon souvenirs de chez moi, ses belles prairies humides où les saules s’épanouissent à merveille!
Quoi de plus beau que de présenter ces essences et spécimens qui sont partout autour de nous.
J’exagère sans doute un peu, mais c’est vrai qu’une fois sorties de l’ombre, elles reflètent la richesse de nos terroirs.
Je ne pense pas être loin du compte en écrivant qu’elle pourrait venir s’inscrire dans les plus volumineuses du département.
Une très belle aubépine « sauvage » avec un port étonnant, et puis c’est une essence longévive mais plutôt discrète et les vieux sujets sont devenus assez rares (mis à part quelques célébrités normandes). Ce serait vraiment génial de découvrir les doyennes, croisons les doigts !
http://www.pbase.com/jmollivier/aubepines
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ps: tous les index sont à jour… et tous les liens le sont également…
(1189 rétroliens pour 844 articles)
j’ai laissé une police de caractère basique, par la suite j’en chargerai une autre plus ‘moderne’, mais tout aussi lisible (dès que j’ai des sous).
Tout est ok, le « krapo arboricole 2.0 » peut tourner !
Oui j’avais déjà vu ces magnifiques aubépines. En plus d’êtres splendides, elles vivent dans de super cadres.
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Hisser les voiles, larguez les amarres on lève l’ancre, cap sur vert horizon avec l’équipage de la Krapocompagnie !!
Quelle merveilles ces aubepines, elles transforment de pauvres rosiers en solides plantes qui resistent au terres pauvres et calcaires : mon rosier de trente an a « ressorti » son greffon que j’ai travaille en but de floraison : un bohneur de delicatesse.
A plus amigo et bonne route.
Salut Couk !
trop content que tu viennes te balader à la nouvelle adresse !
Impressionnante cette aubépine, j’ai hâte de découvrir les doyennes…
à bientôt !
J’apporte quelques éléments de botanique, notamment dans la reconnaissance d’une autre espèce se trouvant en France mais également sur le même site que celle-ci.
Il s’agit en fait de crataegus rhipidophylla var. rhipidophylla.
Répartition et photos :
http://www.tela-botanica.org/eflore/BDNFF/4.02/nn/19536/chorologie
http://photoflora.free.fr/FiTax.php?NumTaxon=9593
Je retournerais l’identifier plus en détails, mais il se peut qu’on ait à faire à une espèce très peu commune !