Le cèdre du château communal de Hauterives (Drôme)

Et hop, on retourne dans la Drôme avec François !

« C’est par le biais des Études Drômoises, dont Krapo donne le lien dans l’inventaire des arbres de la Drôme [1], que j’ai pris connaissance d’une première information. Grâce ensuite à mon ami Scal, de Valence, j’ai pu en savoir un peu plus, et avoir sous les yeux l’une de ces parutions : un article de Monsieur Fernand Monteillet. Les recherches menées par F. Monteillet entre 1980 et 2000 (pour le moins) fournissent une mine particulièrement importante d’informations sur les arbres remarquables de ce département. »

« Alors il ne restait plus qu’à faire un essai… Et ce fut à Hauterives ! (plus d’infos sur le village en bas d’article). Sur la rive gauche de la Galaure, face au village, et sur un terrain dominant d’une bonne dizaine de mètres la petite rivière, le seigneur de Hauterives fit construire au XVIIème siècle un château pour remplacer l’ancien, tombant en ruine et n’étant pas placé de façon avantageuse. Sur les terrasses attenantes au bâtiment, un joli jardin arboré fut aménagé, qui laisse voir aujourd’hui toujours de magnifiques spécimens. Le plus gros, le plus beau d’entre eux est un cèdre du Liban. Certaines affirmations laissent entendre que ce serait un arbre de Sully, mais cette hypothèse n’a pas résisté aux enquêtes et analyses faites par F.Monteillet, et les informations recueillies par lui laissent plutôt penser que cet arbre pourrait avoir été planté vers les 1760… » (clic les photos)

« Mais ne boudons pas notre plaisir ! Cet arbre de 250 ans environ est de toute beauté. Droit, élagué des branches basses qui partaient un peu dans toutes les directions, le tronc est imposant. Vraiment majeur ! Au-dessus de quatre mètres, les premières charpentières prennent naissance et, comme les pétales d’une fleur, s’écartent en courbes à la fois puissantes et douces de l’axe principal. »

« Un peu plus haut, tels les jets d’un feu d’artifice, ces mêmes branches montent droit vers le ciel, toutes en longueurs… C’est magnifique ! D’un équilibre quasi parfait, ce cèdre laisse bouche bée, admiratif, et l’on se prend à vouloir rester à côté de lui, malgré le froid et les gouttes de pluie de l’après-midi. »

« A la mesure, il affiche 8 mètres de circonférence, tout pile ! (à 1,30m de haut) »

« Dans son compte-rendu de 1986, F. Monteillet donnait une valeur de 7.65 m. On peut en déduire une croissance de 35 centimètres de circonférence en 24 ans. D’après le calcul que je fais, cela voudrait dire une moyenne de 2.3 mm pour chaque cerne de ces 24 dernières années. Pourquoi pas ? Pour la hauteur, ma méthode de mesure étant appuyée sur les photos que je prends, et des rapports de dimensions faits sur l’écran de l’ordinateur, je ne suis pas sûr de ce que je trouve : 29 mètres, là ou F.Monteillet donnait 35 à 40 mètres… »

« Enfin, cela reste un grand spécimen quand même ! »

« Hauterives est une petite bourgade de la Galaure. Oui, cette vallée dont nous avons fait connaissance dimanche passé [2], et qui avait montré alors de belles dispositions pour la découverte de grands arbres. Un village surtout connu pour le Palais idéal du facteur Cheval [3]. Cette extraordinaire construction, dont André Malraux alors ministre de la Culture disait qu’elle était le seul exemple en France d’une architecture naïve, mérite à n’en pas douter une visite. Vous serez vraiment bluffés par l’étrangeté et la beauté de ce « palais idéal », fabriqué par le courage et l’obstination du facteur (oui, oui, c’était bien son métier) Ferdinand Cheval. »

Merci pur ce nouveau reportage drômois François, c’est génial que tu remontes les pistes données par « Études Drômoises », car sur le site la plupart des photos sont anciennes et en N&B, du coup je me demandais lesquels existent encore ? Un bel individu avec encore une fois, une formation « en bouquet » du plus bel effet. Néanmoins, on peut voir sur les photos qu’il a subit les outrages du temps, quelques charpentières semblent avoir disparu, peut-être la tornade de 2008 qui est passée par la Drôme ? J’aime beaucoup la base du tronc, avec de beaux contreforts qui commencent à se dessiner, et 8m ce n’est pas rien !

Enfin, si on peut lire sur Wikipédia que ce cèdre est un arbre de Sully, comme toi, je vais dans le sens de Fernand Monteillet qui d’après ses recherches (facilitées par Mr Alloncle d’Hauterives), situe la plantation dans la deuxième moitié du XVIIIè.

Une réflexion sur “Le cèdre du château communal de Hauterives (Drôme)

  1. Sisley

    Les mots me manquent pour décrire un si bel arbre !!
    Equilibre, robustesse, élégance,…
    Merci pour avoir ficeler cet article et l’enquête au préalable.

    Pour les mesures de hauteur à partir de l’écran, la marge d’erreur peut s’avérer assez importante selon la distance qu’on laisse du photographe à l’arbre.
    Pour bien faire, il faudrait se placer à 30-35 m de l’arbre à l’endroit le plus haut possible.
    ……………

    Fort impressionnant le palais de Cheval !

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