Les camphriers de Vergelegen Estate, Somerset West (Afrique du Sud)

Retournons découvrir de vieux arbres en Afrique du Sud, mais cette fois-ci, il s’agit d’arbres plantés par l’homme sur un domaine viticole. Des camphriers vraiment majestueux, découverts pour la première fois dans le livre “Rencontre avec des arbres remarquables” de Thomas Packenham. Comme à mon habitude, je les ai contacté, et le Vergelegen Estate m’a fourni le cliché suivant. (clic les photos)

Tellement émerveillé, car c’était la première fois que je contemplais de tels camphriers, que je me suis mis en quête d’un krapo reporter qui pourrait nous en dévoiler un peu plus… En fouillant, j’ai découvert un club de croquet non loin de la propriété, contactés ils ont accepté avec enthousiasme de nous dévoiler ces arbres emblématiques.

Ces cinnamomum camphora ont été introduits au Cap en provenance de Chine et du Japon vers 1670. Simon van der Stel les a plantées entre 1700 et 1706, et les cinq spécimens gigantesques qui restent ont été proclamés monuments nationaux en 1942.

Il existe d’autres camphriers sur la propriété issus de graines provenant de ces cinq magnifiques spécimens. La circonférence du plus grand arbre est d’environ 7 mètres et sa hauteur d’environ 30 mètres.

Le camphrier est un arbre originaire de Chine et du Japon, et c’est de la distillation de son bois que l’on tire cette substance odorante si appréciée : le camphre. Le nom “camphre” vient du latin médiéval camfora, provenant de l’arabe al kafur (الكافور), du nom malais kapur Barus qui veut dire “craie de Barus”. Les marchands malais qui vendaient le camphre aux négociants venus d’Inde et du Moyen-Orient l’appelaient kapur à cause de sa couleur blanche (Zhang Nao en chinois). Barus était le port sur la côte ouest de l’ile indonésienne de Sumatra où les marchands étrangers venaient acheter le camphre.

Une légende japonaise veut que l’esprit de l’arbre du camphre a le pouvoir sur les éléments. Une fois que le volcan fut entré en éruption sous l’océan, une secousse de la terre força un camphrier à se diviser de la cime à la racine. Une belle femme sortit du tronc et donna une branche à un pieux ermite, elle lui ordonna d’agiter la branche trois fois au-dessus de l’eau bouillante, puis de la jeter dans l’océan, au nom de la déesse de la Miséricorde. Ce qu’il fit et la mer redevint calme, tout était redevenu tranquille.

Merci au Somerset West Croquet Club, et particulièrement à Susan Crole qui a accepté avec un réel enthousiasme d’aller mesurer et prendre en photo ces arbres plus que centenaires. C’est un alignement de camphriers exceptionnels, de très beaux arbres, véritables gardiens qui veillent sur cette propriété viticole quasiment depuis sa construction.

Merci à Laura Dickenson pour son aide précieuse, visitez le site du domaine ici.

En espérant un jour découvrir les très vieux camphriers japonais…
(en France, quelques spécimens plantés en alignement à Menton, d’autres à Grasse…)

2 réflexions sur “Les camphriers de Vergelegen Estate, Somerset West (Afrique du Sud)

  1. Sisley

    Tout à fait étonnant cette ligne de camphriers !
    ça me fait penser à certaines plantes à codex, avec ces renflements exubérants.

    Venus avec les premiers colons, ces arbres montrent à quel point, ce cap de l’Afrique est un axe migratoire.

    Je trouve bien, l’idée d’avoir délimité une parcelle autour des arbres.

  2. Salut Sisley,

    un alignement magnifique avec des individus hors-norme ! Des arbres qui se sont parfaitement adaptés à ce nouveau pays. Et d’après Yanick, l’endroit recèlerait aussi une collection de rosiers surprenante et unique…

    Bien envie de gouter les vins issus de ce terroir…

Laissez vos mots...