Noyer et sureau noir, Holving (Moselle)

Avec Sisley partons explorer dans le village d’Holving en Moselle..

« Tout commence lorsqu’on franchit le panneau Bettring annexe de Holving en venant de Sarralbe, 300 mètres plus bas nos yeux se fixent naturellement sur ce doyen qui veille honorablement sur sa bâtisse. » (clic les photos)

« Un beau noyer royal qui se pavane, 17 m de haut/ 3,24 m de circonférence et près de 105 ans. La fille de la propriétaire m’a raconté que son père l’a planté en 1903, donc pensez à l’importance que la famille lui porte ! Dans l’ensemble, il a fière allure et de par sa production annuelle en fruits, il procure un bon stock pour l’hiver, noix à manger, noix à macérer pour le fameux vin ou bien pour les écureuils, rongeurs et autres corbeaux du cru ! »

« Pour l’instant il affiche les plus belles dimensions du secteur avec celui de Pont-à-Chaussy [1], mais lui n’a pas l’âge de ce dernier et de ce fait, a évolué rapidement, ce qui est courant sur des sols riches et frais. Poursuite dans le patrimoine arboré et visite d’un ancien du centre-village, non loin de l’église – se protégeant le long d’une façade – voici un très bel individu que voilà : Maître sureau noir pour vous servir ! »

« Avant de m’y intéresser plus concrètement je l’ai croisé, peut-être regardé sans vraiment réaliser que j’avais face à moi le sureau par excellence. Un tronc de 2,20 m de tour, une hauteur de plus de 9,5 m et certainement un âge avancé de l’ordre de 70 ans ou plus ! »

« Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est le plus imposant mais néanmoins, il doit figurer parmi les plus gros de France. Car en effet le sureau est plutôt un arbuste qu’un arbre ; bien qu’avec de la chance et du temps il arrive à atteindre 12-15 m et un diamètre de 60-80 cm. Lui possède a priori un tronc unique qui se divise en fourche à 1,60 m et souvent les sureaux noirs se forment en cépées de plusieurs brins qui, avec l’âge ont tendance à se regrouper pour ne faire qu’un, et là l’erreur d’estimation peut survenir ! »

« On le dit capable de devenir centenaire et un peu plus, alors laissons notre spécimen nourrir de ses baies les passereaux encore quelques dizaines d’années. »

Génial ce reportage Sisley, il a vraiment fière allure ce noyer de village, j’ai toujours regretté que ces arbres ne vivent pas plus de siècles… Par chez moi, tu en trouves partout des sauvages au bord des routes, dans les vallées ; et puis aussi de grandes plantations sombres et fraiches en plein été, mais peu de vieux gaillards.
Mais le clou de la balade, c’est la découverte de ce sureau magnifique ! Un sacré spécimen, avec des dimensions plus qu’honorables pour l’espèce. Et par ici, je n’en ai croisé qu’au stade d’arbrisseaux, un régal quand ils sont en fleurs au début de l’été…

« Souvent planté près des maisons, le modeste Sureau est si répandu qu’on ne lui prête guère attention. Il a pourtant un passé glorieux. En témoignent ses deux noms grecs, actea ou actè et dendrôdès. En effet, acté désignait la «nourriture de Déméter», c’est-à-dire le blé, le mot lui-même étant probablement issu du vieux radical indo-européen qui a donné le sanskrit açnati, «manger», ce qui laisse supposer que les baies de Sureau auraient été un aliment pour les hommes de l’âge d’or qui ne connaissaient pas les céréales et tiraient leur nourriture des arbres. Quant à dendrôdès, il siginfie «de la nature des arbres», mais s’appliquait surtout à leurs nymphes, en particulier aux Hamadryades du Chêne. Il est donc vraisemblable que dans un très lointain passé, le Sureau fut considéré comme un don des dieux, sinon divin lui-même. » (Jacques Brosse – Dictionnaire des arbres de France)

7 réflexions sur “Noyer et sureau noir, Holving (Moselle)

  1. Sisley

    C’est bien vrai que ce sureau dépasse les communes mesures et je suis content de lire qu’il fut un jour porté au rang de divinité !

    Pour le noyer, c’est vrai qu’en tant que fruitier courant il est répandu, mais les vieux sont plutôt disséminés.
    J’espère un jour rencontrer celui de la foret de Mulhouse D: 0,9 m/ H: 36 m/ age > 95 ans !!!

  2. Salut l’ami,

    dis donc il impressionne le noyer de Saint Étienne de Lure, je vais me mettre en quête des photos, reste à trouver un voisin !
    J’ai rajouté ce petit texte de Jacques Brosse car c’est un arbre peu connu, et pourtant il a eu un passé glorieux dans des temps éloignés.

  3. Ping : Merci à vous tous ! « Krapo arboricole

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