L’arbre de mai

La Gazette du Bon Ton est une revue de mode fondée à Paris fin 1912 par Lucien Vogel, et Michel de Brunhoff, constituée principalement d’articles et d’illustrations de mode. Réalisées par les meilleurs illustrateurs du temps, ces gravures de mode, inspirées des grands couturiers, comptent parmi les plus belles créations graphiques des années Art Nouveau et Art Déco.

Gazette du Bon Ton, Art – Modes & Frivolités. 1914 – No. 5, Planche 42: L’Arbre de mai / Robes simples pour l’été. Lucien Vogel directeur de publication. Conservée au Rijksmuseum, Amsterdam.

Les arbres de la baleine

Les célèbres aventures de Sindbad le marin ont un destin singulier. Elles ne figurent pas dans le corpus d’origine du recueil, mais sont introduites au XVIIIe siècle par le premier traducteur des Nuits, Antoine Galland. Ce récit particulièrement célèbre a pourtant bien été retranscrit en arabe entre le IXe et le XIIe siècle. À bien des égards, il évoque les péripéties de L’Odyssée d’Homère. Sindbad est un marchand qui sillonne les mers pour mener à bien ses affaires. Ce faisant, il rencontre comme Ulysse de nombreux obstacles, notamment un cyclope qui menace sa vie. Au cours de son premier voyage, Sindbad croise le chemin d’une baleine que les marins prennent pour une île.

« Courez vite ! Car l’île sur laquelle vous vous trouvez n’est point une île ! C’est une baleine gigantesque ! Elle a élu domicile au milieu de cette mer, depuis les temps de l’antiquité ; et les arbres ont poussé sur son dos, grâce au sable marin ! Vous l’avez réveillée de son sommeil ! ».

Traduction littérale et complète du texte arabe par le docteur J.-C. Mardrus. Illustration de Léon Carré, décoration et ornements de Racim Mohammed, Paris : impr. G. Kadar, édition d’art H. Piazza, 1926-1932.
Mille et Une Nuits, tome 5, in-folio. BnF, Réserve de livres rares, Rés. m. Y2. 214 (5) © Bibliothèque nationale de France

Les arbres surréalistes du Codex Seraphinianus

À la fin des années 70, Luigi Serafini – un artiste italien – rédige le Codex seraphinianus. Il s’agit d’une sorte d’encyclopédie d’un monde totalement imaginaire composée de onze chapitres traitant de la nature, d’humanoïdes, de minéraux, de mathématiques, d’architecture et d’écriture.

Dans la section botanique, certaines planches traitent d’arbres fabuleux.

Ces dessins surréalistes semblent décrire un monde fantastique en parallèle avec le nôtre. Le texte est écrit dans une langue imaginaire, avec une écriture inconnue inventée par l’auteur lui-même, et qui est sans doute indéchiffrable.

Je reste totalement fasciné par le monde délirant de Luigi Serafini.

L’ouvrage n’est pas évident à trouver d’occasion et souvent à un prix prohibitif. Toutefois, j’ai pu dénicher un scan complet sur le net, à voir ici (pdf 371 pages).