L’alisier torminal de Bourgerit, Champdeniers-Saint Denis (Deux-Sèvres)

Les Deux-Sèvres n’ont pas fini de m’émerveiller… voici une découverte incroyable de Yanick.

« Depuis que Sisley m’a donné le goût de la recherche des fruitiers, dés qu’arrive le printemps, je surveille leur floraison (il n’y a pas meilleure époque pour les repérer). Donc j’attendais avec impatience le moment où les cormiers allaient fleurir. Avril venu, j’avais donc l’œil aux aguets dès que je me déplaçais. Et c’est un soir en rentrant du boulot sur mon chemin habituel, que j’ai aperçu cet arbre couvert de fleurs blanches, au milieu d’une haie.»

« Malheureusement, bien qu’il ne me semblait pas énorme au premier abord, je n’ai pas pu l’approcher, car il se trouvait entre une culture de colza et une autre de blé. Respectant le travail des agriculteurs, je dus donc patienter jusqu’aux moissons pour voir ça de plus près. »

« Me voici donc fin juillet aux milieux des chaumes. Mais plus je m’approchais de mon supposé cormier, plus je lui trouvais une drôle d’allure. Ce tronc-là était bien trop clair, d’une belle couleur gris souris. Bien trop lisse aussi, et ce feuillage n’avait rien à voir avec du cormier. À une dizaine de mètres de l’arbre je reconnus alors un alisier torminal. Je ne m’y attendais pas du tout, tant il est rare d’en rencontrer. »

« Quelle surprise, mon cormier pas énorme au premier abord, se transformait en un superbe alisier d’une taille plus que respectable. Je ne perdais vraiment pas au change. »

« Son tronc spiralé fait environ 3 mètres de haut avant le départ des premières branches et 2,46m de circonférence à 1,30m. Le houppier qui semble en bonne santé sur les photos est malgré tout abimé sur sa face Sud-Ouest. Une branche maitresse – dont les restes gisent encore au sol – s’est rompue il y a peu un ou deux ans. Et une autre semble morte. Est-ce dû à des rafales de vent ou au vieillissement, je ne saurai répondre. J’espère qu’il lui reste quand même de longues années de vie. »

« Je ne doute pas que Sisley saura nous éclairer à ce sujet. Je regrette surtout pour lui de l’avoir découvert un peu tard, à un an près je suis sûr qu’il aurait aimé faire cette belle rencontre. »

Fantastique ! Une superbe découverte, je n’en reviens toujours pas !

Un alisier torminal, isolé, avec un port de toute beauté, et que dire de ce tronc torsadé… et la mesure de circonférence est tout aussi bluffante, c’est un alisier d’exception que tu as trouvé, tant de critères de « remarquabilité » réunis pour ce centenaire. Vivement que Sisley nous donne plus de précisions sur son état et son espérance de vie. Ah moi aussi j’aurai aimé rencontrer ce magnifique fruitier, la prochaine fois que je viens, tu m’y emmèneras dis ?

11 réflexions sur “L’alisier torminal de Bourgerit, Champdeniers-Saint Denis (Deux-Sèvres)

  1. Sur la Face Sud d’une Fin d’Eté ,
    S’élancent les Bras d’un Veiné d’Hors ,
    Son Corps Entier recherche l’Accord .
    Ainsi va l’Onde en l’Alisier .
    ~
    Nouer au Champ depuis l’Aurore ,
    Dans un Taillis bien Ombragé ,
    Son Chant vers l’Une se veut de Flore ,
    A Son Echo vient l’Initié ,
    ~
    Sa main Effleure l’Ecorce d’Hier ,
    Prend la Mesure d’un Temps Ancien ,
    Au Fil de l’Un Monde est Lumière ,
    Il vient à l’Hors de Faire le Lien.
    ~
    L’Arbre à Raison sur son Chemin ,
    D’être à l’Esprit en Hors Saison ,
    Ouvrir son Monde lui Fait du Bien ,
    C’est la le Fruit de sa Passion .
    ~
    NéO~
    ~
    Beau Duo.

  2. Damien

    Quel arbre superbe, et ces photos non moins méritantes… Je suis jaloux Yanick !!
    La première photo serait digne d’un magazine sur la nature, elle dégage une de ces impressions !!
    Le mérite en revient beaucoup à l’arbre, qui est vraiment un cas aux dires des connaisseurs.

    Bravo !
    Les Deux-Sèvres sont très arborées dis donc 🙂

    1. Salut Damien,
      J’y suis retourné un soir rien que pour la faire cette photo, bon c’est à même pas 4km de la maison à vol d’oiseau. Donc c’est plus facile. Mais j’ai attendu patiemment que la lumière soit comme je le souhaitais pour la réussir. J’en suis vraiment content, et je commence à maîtriser un peu mieux mon nouveau D5000. Maintenant, je n’utilise que des réglages en manuel avec une focale entre 7 et 9, trépied + télécommande. J’ai essayé les filtres polarisants, mais j’aime pas trop le résultat (sujet trop sombre) donc pour avoir un ciel comme ça, la seul solution c’est d’être là au bon moment. Il faut savoir être patient, mais ça en vaut le coup.

      Pour l’arbre, sur le coup, j’étais vachement content d’avoir trouvé un alisier, mais pour la circonférence c’est plus tard en regardant ceux que l’on avait déjà sur le blog, que je me suis rendu compte de mon coup de bol.:idea:

      Et à part ça les Deux-Sèvres n’ont pas fini de nous surprendre. Tu peux me croire.
      Je crois que je vais finir par demander une rémunération à l’office du tourisme !!!:lol:

      1. Damien

        Re Yanick,
        Tu as eu raison de revenir vers lui, ça valait amplement le coup là !
        Avec un D5000 et tout l’attirail je comprends un peu mieux la qualité 😉 Je plaisante il n’y a pas de bonne photo sans bon photographe, en plus tout en manuel chapeau !!
        On devrait tous se réunir pour demander une rémunération à l’Etat en effet !!
        Les connaissant et eux nous connaissant également, je les verrais bien nous offrir de jolis chèques… en bois ! 😀

  3. Très beau scoop que voilà !

    J’avais eu le privilège de l’admirer sur cliché en avant première et je dois dire qu’il littéralement époustouflé !!

    En guise d’exemple ça va être difficile d’en trouve dans cet ordre de dimensions, mais j’ai tout de même quelques données de croissance :

    Un jeune alisier poussant en bonne terre, avait à l’âge de 19 ans un diamètre de tronc de 28 cm, soit 4,8 mm/an sur le rayon ce qui n’est pas pas mal du tout.

    Il arrive à moment ou ça commence à stagner et un point de difficulté dans les estimations, car essayer d’avoir une idée des périodes de croissance, selon son environnement, la disponibilité en eau, et les années de parasitismes, n’est pas aisé quand on ne dispose guère d’un suivi régulier.

    Mais à vu de nez, on pourrait le situer entre 80 et 110 ans, en laissant une marge de 15-20 ans..

    Ensuite on sait que des individus âgés de 250 à 300 ans sont attestés, donc si ce spécimen passe avec brio toutes les étapes de la vie, on pourrait peut-être le voir dans cette haie vers 2100 ?!! 😉

    En tous cas, merci Yanick pour cette découverte. Un jour mes pas me mèneront à cet arbre et nous en profiterons pour faire un tour des lieux !

    1. Merci pour toute tes précisions Sisley.
      Ça serait trop cool d’en faire le tour avec Tof. Mais bon le Téciverdi de l’année prochaine c’est sur les insectes. Y parait qu’il y a des insectes xylophages.
      Enfin ça n’empêche pas. Dans la journée on rend visites aux ligneux et le soir ,ce coup-ci on se fera les concerts!!!
      Qui est partant ?
      😛

    1. Salut Sisley,
      Merci pour le lien, c’est vrai qu’il porte les séquelles de l’usure des ans mais tu as raison c’est un trésor, et je ne désespère pas d’en trouver un de cette taille un jour. Je me dis toujours que quand il y en a un à un endroit, il doit bien y en avoir d’autres pas très loin. Donc je continue encore et encore mes recherches. Ce ne sera pas pour ce soir, je n’ai vu aucun alisier, mais quelques charmes têtards et un chêne qui promet. Je dirais un vu d’oeil dans les 7 à 8m mais je n’ai pas pu vérifier, pas très accessible pour le moment. Un roncier demande à être dégagé.

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