Le chêne de la Prévalaye, Rennes (Ille-et-Vilaine)

Dans la vie il n’y a pas de hasard… Il y a maintenant une dizaine d’années, j’habitais à l’Ouest de Rennes, et au cours de mes errances j’avais rencontré un vieux chêne non loin du centre aéré de la Prévalaye. Un quercus resté gravé dans ma mémoire, et cela fait plus de deux ans que j’essaie de motiver des rennais à m’envoyer un reportage afin de le présenter… alors que je commençais à désespérer, c’est Yannick qui viendra à la rescousse (sans le savoir).

« Voici un chêne au port atypique, il est situé sur le terrain hippique de la Prévalaye appartenant à la ville de Rennes, qui fort heureusement le surveille et le protège (barrière et mulching). Le terrain accueille beaucoup de public avec les concours hippiques, le cirque, et aussi à proximité la rave des transmusicale de Rennes. »

« Malgré cela, il reste bien portant et accueillant avec sa longue branche qui serpente sur le sol et qui invite à l’escalade… Celle-ci s’est progressivement affaissée, car il y a encore un an ou deux, elle ne touchait pas le sol. »

« Côté mensuration, c’est un nain, 15m de haut pour 19m d’envergure. Le tronc a une circonférence honorable de 4,65m. »

« Mais son principal attrait est son port trapu et ses branches contorsionnées, signe d’une croissance lente et donc d’un grand âge (que je ne me risquerai pas à estimer !). »

« À noter, qu’il avait des confrères dont le renommé chêne de Sainte Foix (chemin de la Prévalaye) dit de Henri IV, disparu aujourd’hui, qui a fait l’objet de nombreuses gravures [1]. »

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Le chêne de Clussais-la-Pommeraie (Deux-Sèvres)

Retournons en Deux-Sèvres en compagnie de Yanick, car lui aussi a découvert un de ces chênes étranges, ceux que l’on nomme « chênes aux longs bras » [1][2].

« C’est toujours grâce aux journées « L’arbre et la vie » à Saint-Léger-de-la-Martinière et à la rencontre de Robin Alexandre [3] que j’ai appris l’existence de ce chêne. Robin m’en avait fait une description du style arbre de Bilbon [4] avec de grosses charpentières touchant le sol. Il n’en avait pas fallut plus pour attiser ma curiosité. »

« En arrivant sur place, l’arbre au milieu d’une prairie ressemblait bien à la description sauf que de loin, je n’avais aucune idée de ses dimensions. Ce n’est qu’en m’en approchant que je me suis vraiment rendu compte de sa majestuosité. Une allure magnifique, environ 25m de haut et 5,75m de circonférence à 1,30m. »

« J’y suis retourné ce printemps pour quelques photos supplémentaires. Et là, je me suis aperçu que son feuillage était très clairsemé par rapport aux autres chênes des environs. En y regardant de plus près,  j’ai découvert au pied du tronc plusieurs attaques sévères de champignons lignivores ainsi que d’insectes xylophages. Yann y a par ailleurs trouvé des cadavres de lucanes. Il me parait clair que cet arbre est déjà bien atteint et je ne suis pas très optimiste sur ses chances de survie. »

« Mais en attendant, quel spectacle sa ramure nous offre ! »

« Juste à côté une ancienne allée [5] menant au château est composée de 2 tilleuls, 2 ifs, plusieurs fruitiers, et pour finir 2 cèdres de l’Atlas. Il y a aussi de vieilles haies de buis et de charmes. J’ai mesuré un buis pour 1,30m et une aubépine pour 1,35m. »

« Le village de Clussais-la-Pommeraie est très agréable, il y avait un vide grenier, et si vous aimez discutez en Anglais, ses habitants sont composés de 70% de sujets de la reine. Est-ce ce quercus à l’allure « so british », ce chêne à Robin, qui les attire ? »

« Merci Robin [6] pour l’info, si tu en as d’autres, je suis preneur. »

« PS, j’ai pas mis de carte il est facile à trouver, le village est tout petit. »

Merci pour cette nouvelle découverte en pays Mellois Yanick. Encore une fois tu nous dévoiles un très beau chêne, un tronc puissant, une belle hauteur et surtout quelle élégance dans cette ramure, c’est vraiment un spectacle enchanteur lorsque les branches viennent effleurer le sol. Si ça continue je vais bientôt créer une catégorie pour les chênes aux longs bras.

Chêne Saint Louis, Saint Maurice sur Dargoire (Rhône)

Une nouvelle contribution de madame Dulac [1], un chêne pédonculé « à longs bras » exceptionnel de plusieurs siècles, situé sur la commune de Saint Maurice sur Dargoire dans le Rhône. Jusqu’au XIè siècle, Saint-Maurice-sur-Dargoire s’appelait Chassenas (du latin Chassenatis) qui signifie : lieu planté de chênes. (clic les photos)

Une circonférence de 5,80 mètres et une hauteur de 25 mètres, vraiment une superbe ramure, et ses charpentières qui descendent effleurer le sol, de l’harmonie dans l’air…

Assurément un chêne splendide, qui n’est pas sans me rappeler le chêne de la Bélonie dans le Tarn, tous deux voient leurs charpentières s’abaisser jusqu’au sol, dans ces cas-là je vois un arbre en pleine méditation, communiant avec la terre…

Ce chêne se trouve à 30 km au sud-ouest de Lyon, dans le village se rendre au lieu dit “le chêne” ou “le Layer”, cet arbre magnifique se trouve au milieu du champ en contrebas. Par contre, il est dans une propriété privée, et souvent les vaches en sont gardiennes, et il s’avère difficile à ce moment là d’aller lui faire la causette.

Merci encore pour le partage, ce chêne est vraiment magique ! Madame Dulac explore la France à la recherche de lieux sacrés : menhirs, dolmens, églises, cathédrales, sources, arbres, fontaines sacrées… Faites donc un tour, son blog est vraiment bien rempli, et avec de belles photos ; la balade commence ici.

A ne pas confondre avec le chêne Saint Louis en forêt de Tronçais, ici.
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Mise à jour septembre 2010, Alex s’est rendu au pied de ce vieux chêne .

« En arpentant les routes sinueuses qui mènent doucement vers les terres lointaines et ensoleillées du sud, j’ai fait, toujours en compagnie d’Antoine, la rencontre d’un magnifique chêne. Trônant comme un roi au milieu d’un vert pâturage, ses longues branches trainant nonchalamment sur le sol, voici le Chêne Saint Louis de Saint Maurice sur Dargoire. »

« Il est ici à sa place, au milieu de sa cour bovine, et offre au regard des passants son port majestueux, l’ensemble composant un tableau pittoresque autant que paisible. »

« Il mesure 5m75 de tour et se porte aussi bien que le permettent son grand age et les aléas de l’existence qui ne l’ont pas épargné ces derniers temps. »

« Il a en effet été victime d’un incendie criminel, « un feu allumé par des brutes » comme aurait sans doutes dit Henri Gadeau de Kerville, qui a rongé l’intérieur de son tronc déjà creusé par les ans sans vraisemblablement mettre sa vie en péril. »

« Pour le trouver, rendez vous en contrebas du village, au lieu dit le layer, et profitez alors à votre guise du spectacle qui s’offre à vos yeux. »

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Le chêne vénérable de Tombeboeuf, Lot-et-Garonne

Le dernier arbre de cette promenade dans le Lot-et-Garonne, et pas le plus facile à trouver. Car s’il porte le nom de la ville, ce chêne est perdu dans la campagne à 8 km du centre-ville. Cet arbre a été “re-découvert” il y a peu grâce à un livre, et les habitants de Tombeboeuf ne savent pas tous, où il se trouve. Si vous êtes perdus, demandez donc au garagiste, le bon samaritain du coin.

Passage par un bois de cèdres, tilleuls et chênes. Il avait beaucoup plu cette semaine et les odeurs du printemps semblaient démultipliées. Après une sacrée marche dans la campagne, à l’arrivée, le spectacle est au rendez-vous ! Même s’il est jeune avec ses 250 ans, cet arbre déploie une ramure splendide, seul dans ce champ élevé dominant la campagne alentours. Sur la dernière photo, on peut voir une taille de charpentière réussie, cicatrisation parfaite avec la formation d’un cal.

Vraiment magnifique, un tronc imposant en très bon état. Les embranchements sont à au moins 3 mètres de haut, il faut donc être deux pour y monter… Un rond de feu avec du bois, indice que ce chêne est longuement visité. Cet arbre me donne une impression de douceur bienveillante, accentuée par les feuilles toutes jeunes, vert clair, qui sortaient à peine.

Pour vous y rendre : Tombeboeuf 10 km au N-O du chêne de la Madonne, 25 km à l’est de Marmande. Prendre la direction de Miramont sur 1,5 km tournez à droite après le château et les cèdres. Continuez sur environ 4 km, suivre Laperche, après les bois à palombes, le chêne est dans un champ sur la droite.

Chêne lieu-dit La Bélonie, Marzens (Tarn)

On repart en voiture, à nouveau 10 minutes de trajet de l’autre côté de la colline et voici le vénérable chêne de la Bélonie, mon amie m’en parlait comme d’un chêne qui médite avec deux longs bras… Coïncidence ou non, il est en contrebas d’un centre bouddhiste.

Quel chêne magnifique ! C’est la première que j’en vois un de la sorte, avec de si grandes charpentières qui descendent effleurer le sol ; celle de gauche est cassée près du tronc mais garde toute sa vigueur. En m’approchant, je découvre les branches de ce chêne posées sur le sol, un spectacle magique tous ces rejets et nouveaux arbres, la mousse accumulée sur toutes ces branches accentue la féerie…

Très beau tronc, avec 4,50 mètres de circonférence, grosse cicatrice souvenir d’une charpentière disparue. Des traces sont visibles dans la mousse et on dirait qu’il y a parfois du monde dans ses branches…

“The last but not the least” diraient nos amis anglais, cadeau terrible pour cette fin de promenade dans le Tarn. Ce chêne “dégage” énormément, comme s’il était sacré… En tout cas ses dimensions et le port si particulier de ses branches lui confèrent un caractère remarquable. Merci de m’avoir montré ces trésors Françoise.

Localisation chêne de La Bélonie - clic pour agrandirPour s’y rendre : à 7km au Sud-Est de Lavaur, rendre la D112, puis à droite la D12, enfin à droite lieu-dit la Bélonie, le chêne est au milieu du pré. Avant d’entrer vérifiez où sont les vaches…!
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Mise à jour 18/03/2009, Emmanuelle vient de me faire parvenir ce cliché dans la brume Lire la suite